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Buenos Aires : Un avant-goût plus qu’une découverte

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Fini la nature du sud de l’Argentine, nous nous envolons désormais pour le Nord. A 23h30, nous serons à Buenos Aires, cette ville dont on m’a dit tant de bien. Nous rejoindrons Sylvain, un ami de Jonathan qui y vit. Comment va être Buenos Aires ? Je ne sais pas quoi en penser … Une architecture différente avec le reste de l’Argentine ? Un autre choc culturel ? Même si je ne sais pas à quoi m’attendre, j’ai vraiment hâte. Ne serais-ce que pour visiter le stade de Boca Juniors, qui a vu grandir l’illustre Diego Armando Maradona.

 

 Changement de cap : Buenos Aires

 

Nous posons pied à terre. Le seul problème lorsqu’on arrive à une heure tardive dans une grande ville, c’est que la seule solution pour se rendre dans le centre-ville est le taxi. L’avantage, c’est qu’à deux, les frais sont divisés. L’adresse est tapée sur le GPS, je tente de rester éveillé pour ne pas me faire arnaquer sur le prix de la course. Je n’ai pas vraiment confiance. Finalement, tout va pour le mieux et nous arrivons à destination, dans le quartier de Palermo. Sylvain est en béquille, le football peut parfois être violent. On se fait un plat de pâtes … il nous fallait bien ça. L’assiette est engloutie en un instant. La douche attendra demain. Je dois avouer que je ne suis pas fier de ma flemmingite aiguë. Mais mon sommeil prend le dessus sur mon hygiène.

Le lendemain, nous partons relativement tôt avec quelques indications de Sylvain et son guide du routard. Aujourd’hui, je fête mes 26 ans et cette ville a de quoi me passionner. J’ai toujours été fasciné par les matchs de football opposant le club de Boca Juniors à celui de River Plate. Ce soir, nous avons rendez-vous avec des amis de Sylvain pour manger un festin argentin, ça s’annonce plutôt sympa. Mais n’oublions pas notre objectif principal, qui n’est pas, détrompez vous la visite de Buenos Aires, mais plutôt de laver mon linge. Je ne saurais dire si il me reste encore une paire de chaussette et un slip de propre. En France, je n’aurais eu aucun mal à trouver une laverie, mais ici, il semble que c’est plus rare. Après tout, je n’ai pas envie de me torturer l’esprit, j’ai plus envie de voir ce que Buenos Aires a dans le ventre. Mais alors, par où commencer ?

 

La rue Florida, une économie de taille

La calle Florida est une des plus connues, avec sa flopée de magasins. Mais pas seulement. Les gens crient assez librement DOLLARS !!! EUROS !!!. Mais pourquoi un tel raffut ? Dans cette rue, on peut échanger euros ou dollars contre des pesos argentins. Pourquoi faut-il absolument le faire ? La raison est toute simple : le bénéfice.

Le taux officiel lors de mon périple était de 7.5 euros pour 1 pesos. Je trouvais cela pas trop mal, donc avec ma carte « Visa premier » sans frais de retrait et de paiement, je n’ai jamais hésité. Mais dans cette rue, avec un échange au noir, qui n’y paraissait pas, tellement les beuglements semblaient naturels, le taux passait directement à 11. Insensé … Je n’ai jamais pu l’expliquer, sauf par une spéculation sur l’Euro ou le Dollar. Cela peut également vouloir dire que le Pesos est dévalué, la crise de 98/02 y étant forcément pour quelque chose. Les habitants de Montevideo (où il est possible de tirer des dollars dans certaines banques) se rendent souvent à Buenos Aires pour faire de bonnes affaires. C’est sûr que je ne me ferais pas avoir une deuxième fois. Attention tout de même, car les personnes échangeant de l’argent dans la rue, peuvent également donner de faux billets.

La seule déception de cette rue, c’est que je n’ai pas vu de Tango. Peut-être en verrais-je dans le quartier de la Boca, qu’il me tarde de découvrir.

 

La Boca, un quartier haut en couleurs

 

L’ambiance est-t-elle aussi fameuse qu’on le dit? Les couleurs sont-elles plus vives qu’à Valparaiso? Je ne suis plus qu’à quelques pas de ce fameux quartier, et je suis impatient. Avant ça, nous tentons de prendre nos billets de bateau pour Montevideo (départ prévu demain soir, ce n’était pas vraiment au programme, mais Juan nous y attend). Mais impossible de récolter des informations . Tant pis, nous verrons sur internet, en espérant que les prix n’aient pas flambé. Plus on s’approche de la Boca, plus la pauvreté de Buenos Aires nous frappent. Leurs peaux sont plus mates, des sourires se dégagent sur leur visage. Malgré ça, certaines rues sont à éviter, surtout si l’on est seul. Nous cherchons activement le fameux stade de Boca Juniors ayant vu grandir les plus grands joueurs argentins, tels que : Martin Palermo, Natalio Agustin Pescia, Juan Roman Riquelme, Gabriel Batistuta et bien sûr l’idole de tout un peuple … Diego Armando MARADONA.

 

Le fameux stade de la Bombonera en plein milieu de la ville

Le stade de la Bombonera est vraiment somptueux. Jamais je n’aurais pensé qu’un stade de football pouvait se trouver au milieu des habitations. Ça a l’air insensé, et pourtant c’est bien le cas ici. Les magasins de supporters ne manquent pas, Diego est partout. Statues, figurines, posters, maillots, t-shirts. Le temps nous manque, et même si nous immortalisons ce beau moment, il nous est impossible de visiter le stade. La prochaine visite est dans deux heures, nous tenterons de repasser demain. En sortant, nous apercevons la magnifique fresque du quartier de Boca et le camp d’entraînement de Boca Juniors.Pour l’instant, c’est l’heure d’aller voir le rival … River Plate joue ce soir face à Colon. Boca lui joue à l’extérieur, dans la banlieue de Buenos Aires. Mais impossible d’acquérir un des très rares sésames.  En ce moment, les matchs « à tensions » sont joués sans supporters. Bref, ce soir ce sera River Plate, un beau cadeau d’anniversaire! Nous retournons dans le quartier de Palermo pour récupérer Sylvain.

 

Un rêve de gosse : Assister à un match de football en Argentine

Jojo se met sur son 31 avec la veste de River Plate, moi je serais neutre pour ce soir. Tout d’abord car je préfère Boca et enfin car mon budget est réduit (il reste tout de même 8/10 jours de voyage). Dans le taxi, se trouve le sosie officiel de Carlos Bianchi, et pas loupé, il est pour Boca Juniors. Ici, c’est une obligation, si vous ne supportez pas une équipe de foot, vous ne méritez pas d’exister. J’abuse à peine, cela fait vraiment parti de la vie des argentins. Certains font même passer leur vie de famille, après leur fanatisme pour leur équipe de football. Les vannes fusent, le chauffeur n’a d’yeux que pour Boca, j’ai trouvé un allié de taille. La seule déception est que je n’aurais pas mon appareil photo, Sylvain m’ayant mis en garde sur la virulence et le comportement des supporters.

Devant le stade, c’est un bordel sans nom. Avec la foule, impossible pour le taxi d’aller plus loin. Nous allons donc marcher et aider Sylvain à se déplacer. Ce qui est drôle, c’est que tout le monde se met à lui parler. J’avoue que je ne comprends pas vraiment pourquoi … Les béquilles attirent ? Ça m’étonnerait. Non, en faite, une personne en béquille a le droit d’avoir un accompagnateur pour voir le match. Du coup, tout le monde tente sa chance. Les « non » fusent. Nos billets sont déjà achetés de toute façon. Comment ? Et bien au noir, sans la moindre garantie de rentrer. Des négociations rudes, puisque nous voulions avoir de bonnes places et pas forcément chères. Pour moins de 20 euros, nous avons une place correcte. Rien n’est inscrit sur notre billet, nous verrons bien à l’entrée. Aucun problème, ça passe … Je ne suis jamais rentré dans un stade aussi facilement, les forces de l’ordre sont juste là pour le fun, pour le prestige. Nous gagnons péniblement notre place, ça se bouscule et ça court. On tente avec difficulté de protéger Sylvain. Pour lui ce n’est pas simple, on doit monter encore et encore. Dans le match en lui-même, rien ne se passe comme prévu. Les supporters de River perdent patience, le premier but est inscrit par Colon. Puis un deuxième … Le match est décousu et les coups bas pleuvent … Ça chante, ça critique et les insultes fusent. La plus célèbre sera pour ce pauvre arbitre : « La concha de tu madre, cabrooooon ». Je crois que la traduction coule de sens. Ils lui souhaitent tout simplement la bienvenue.

 

Un résultat un poil décevant

Le but de la dernière minute ne changera rien. Les regrets sont bien là, car un pénalty qui aurait pu être salvateur ne fut pas sifflé. Raison de plus pour l’arbitre d’augmenter sa côte de popularité. La défaite est amère, le match n’était pas d’une qualité irréprochable, mais on aura vu des buts et cette ambiance sud américaine si particulière. La faim se faisant sentir, un buffet nous attend dans une salle où les amis de Sylvain jouent au foot. A 21h le repas est servi, c’est délicieux mais peut-être pas assez copieux.

 

Une visite éclaire

 

La nuit fut relativement courte. Nous nous rendons rue de Floride une nouvelle fois, mais rien, toujours pas de tango, décidément je suis vraiment maudit. J’essaye de tirer des dollars pour les échanger mais impossible. Remarquez, heureusement, mon idée était idiote. Car tout le monde le ferait et bousillerait l’économie du pays. Le temps nous manque et ne pouvons retourner à la Boca. Je visiterais le stade une autre fois. Le marché de Buenos Aires est splendide, même si un ton en-dessous de Cusco. C’est l’heure de faire le maximum de chose en un minimum de temps : Plaza de Mayo, Avenue du 9 Juillet, Avenue Corrientes, place Saint Martin, statue de Mafalda ou encore Obélisque de Buenos Aires et le quartier de San Telmo. J’arbore fièrement mon maillot de Ginobili, que j’ai obtenu non sans difficulté. Ici, quand on veut autre chose qu’un maillot de football, il faut se lever tôt.

 

Un régal Argentin

 

Puis, il est temps de courir pour être dans les temps. Il est l’heure de se blinder le ventre… Le restaurant Siga la Vaca (Avenida Costanera Rafael Obligado 6340) sera l’antre de nos exploits. Nous avons mis un peu de temps avant d’arriver et fait poiroter Sylvain. Mais Buenos Aires, c’est immense, et quand on vous donne de mauvaises infos, forcément vous vous plantez. 13h nous y voici enfin, fini la rigolade, le bœuf n’attend plus que nous. Les entrées ne sont pas la raison de ma venue, je me jette directement sur la barbac’. Toutes les pièces du bœuf sont présentes, et je me délecte à chaque assiette. Même quand mon estomac dit stop, je veux poursuivre l’aventure culinaire. Si comme moi vous êtes un amateur de bonne viande, ne loupez surtout pas cette adresse. Les prix ne sont pas excessifs, pour moins de 20 euros vous mangerez à votre faim, et régalerez vos papilles.

 

En route vers un 5ème pays

Il est déjà plus de 15h quand nous sortons du restaurant … Il faut dire que la digestion va être une vraie épreuve dès à présent. La sieste aurait été fortement appréciée. Un petit tour près du pont de la Mujer, un des symboles de la ville dans le quartier de Puerto Madero. J’immortalise l’instant pour me rappeler de mon passage ici.  Ce pont est fascinant, voir mystérieux. Il fut dessiné par Santiago Calatrava. Au plus fort de la crise économique, l’inauguration en 2001, a été snobée par pas mal de gens.

Il est déjà l’heure de se rendre vers Montevideo. Nous avons trouvé des billets sans escale avec la compagnie Buquebus (Colonia Express et Seacat Colonia s’arrêtant à la ville de Colonia Del Sacramento) . Pas très bon marché, mais nous avançons dans notre voyage. Un aller retour pour un peu moins de 100 euros. Ce sera la première fois que je prendrais le ferry. Ne faisons pas la fine bouche, nous sommes très heureux de découvrir un 5ème pays. Dans 3h, nous rendrons visite à Juan, un contact donné par une amie.

Nous disons donc au revoir à Buenos Aires, avec quelques regrets. Une visite trop rapide? Pas eu le temps de m’imprégner de l’atmosphère de la ville? Je reste persuadé que la ville regorge de coins et recoins superbes que nous n’avons pas eu le temps d’explorer. Une chose est sûre, sous les conseils de mes amis, j’y retournerais d’une toute autre manière.

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1 Commentaire

chrissand

chrissand

21 août 2014

T'as bien fait de préciser que le quartier de la Boca est dangereux. On a fait la mauvaise expérience de prendre une petite rue pour nous rendre au stade et on s'est fait agressé à l'arme blanche. Plus de peur que de mal mais ça nous a fait abréger notre visite du quartier.

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