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Camper à Wimbledon : Une solution originale pour avoir des places

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Les rêves s’enchaînent à une cadence vertigineuse. Cadence, que je ne compte pas ralentir. Depuis longtemps, j’avais ce rêve dans un coin de ma tête. Presque 10 ans que j’attends ce moment. Si je vous dis Wimbledon, ce mythique tournoi de tennis qui a vu des champions tels que Sampras, Federer, Agassi  ou Borg soulever son trophée. Néanmoins ce rêve se mérite, mais cette fois, je suis bien décidé. Camper à Wimbledon ? Pourquoi pas … Suivez moi.

 

La passion du tennis

J’ai commencé le tennis il y a plus de 15 ans, date à laquelle j’ai assisté à mon tout premier Roland Garros avec mon club de tennis. Les places étaient moins chères, ma tirelire était cassée, mais sans aucun regret. Pour cause, nous avions le court Numéro 1 avec un match opposant Kafelnikov à Mamitt (match remporté par le Russe en 4 sets). Roland Garros est devenu une étape obligatoire pour moi. Depuis 10 ans, j’y retourne tous les ans, un événement immanquable. Wimbledon sera mon troisième tournoi du grand chelem. L’US Open l’a devancé en 2008 où j’avais pu voir d’énormes champions tels que Serena Williams, Rafael Nadal, Novak Djokovic, Andy Roddick et Mardy Fish. 6 années se sont écoulées.

 

L’impensable devient réalisable

 

 

Dans ma tête, il m’était impossible d’aller à Wimbledon … Bien trop cher avec des billets se vendant toujours à plus de 1000 livres sur internet. Je me suis dis qu’un jour, peut-être, je dépenserais cette folle somme. Mais quand même, pourquoi des gens seraient-ils prêt à payer cette somme ? N’y a t-il pas un autre moyen moins coûteux ? Ce n’est qu’en 2013 que mon approche fut la bonne. Et finalement, la mentalité de Wimbledon est tout autre. Il y a tout d’abord une loterie, puis un système appelé The Queue. Bon, la la loterie c’est bien mais c’est quand même vraiment aléatoire. Et vu le nombre de personnes désirant acquérir des billets, vous avez autant de chances que pour avoir la Green Card et résider aux Etats-Unis. Les heureux gagnants les garderont ou les revendront au plus offrant sur des sites tels que Viagogo ou Ticketmaster. The Queue, quant à elle, ne sourit qu’aux courageux, aux motivés, aux passionnés.

Un système unique n’existant nul par ailleurs sur la planète tennis puisqu’il permet aux gens d’obtenir des tickets pour le jour J, à un prix tout à fait raisonnable. 6000 tickets seront distribués : 500 pour le court central, 500 pour le court numéro 1, 500 pour le court numéro 2 et le reste pour les annexes. Autant vous dire que 500 ça va vite, très vite. Ce qui est assez exceptionnel, c’est que pour l’occasion, les gens ont l’autorisation de camper la veille à côté de l’enceinte de Wimbledon. Oui, oui, vous avez bien lu, camper à Londres est donc possible, et tout ça gratuitement.

 

Le camping à Londres

J’avais lu beaucoup de choses sur The queue et pensait que les 1er levés le jour J (genre 4h du mat) se verraient attribuer les 1er tickets. Et bien pas du tout. Le système favorise en fait les campeurs et est très bien organisé. Dès votre arrivée, la veille, vous recevez la mytique « Queue card » avec votre numéro. Et c’est se numéro qui déterminera votre place dans la file d’attente du lendemain. Les autres personnes ne campant pas, et arrivant au petit matin, se verront attribuer les tickets suivants. Si vous voulez donc absolument le central, arrivez donc la veille très tôt, parmi les 500 premiers campeurs.

 Nous sommes donc arrivés à 18h30 et avons reçu les tickets 1201 et 1202, pas si mal après tout. Mais si nous avions su, nul doute que nous serions venus bien plus tôt au point de rendez-vous. Une fois arrivée, un conseil, montez votre tente et profitez. L’ambiance vaut vraiment le détour, un véritable melting pot. Bon, je suis un peu déçu car mathématiquement nous aurons au mieux le court numéro 2, si les 1000 premières personnes choisissent le Central et le Court numéro 1.

 

Tout le monde debout

 

Au petit matin, tout le monde est plus ou moins prêt. A 6h, les derniers retardataires se font réveillés par les stewards. Chacun est prié de plier son paquetage. Vers 6h30, je m’en vais déposer nos sacs dans l’espace bagagerie, improvisé pour l’occasion. Ce qui nous coûtera 5 livres. Bien moins cher qu’une nuit d’hôtel tout ça. Tout est idéalement géré. Tout le monde attend à son emplacement et s’occupe : petit dej, lecture, colmatage pour les moins réveillés… Puis, un chargé d’organisation déplace la file au fur et à mesure. Plusieurs lignes se forment, en respectant l’ordre des numéros bien évidement. Nous étions dans la K3. Il est 7h du matin, l’endroit se remplit. Le K10 est désormais plein, on entend des applaudissement. Et voilà, le ticket numéro 6000 vient d’être distribué. Ça doit quand même être la classe de se dire qu’on est le dernier. 

L’organisation est excellente, car de ce fait, ceux étant après le numéro 6000 n’auront pas accès au site et en seront très rapidement informés. Ils n’attendront donc pas pour rien. En revanche, pour les autres, c’est dans la poche. Pas dit qu’ils auront le ticket rêvé, mais au moins ils ne repartiront pas bredouille. . A 7h30, la queue avance doucement mais sûrement.Le journal de Wimbledon est acheté, impossible pour moi de ne pas le prendre, ça me fera un souvenir. La veille, j’ai regardé le programme des matchs, et me dis que ce serait génial de pouvoir accéder au Court numéro 1. Sur le Central, ce sera le chouchou de tout un peuple : Andy Murray. Il devra en découdre avec l’espoir belge qui tarde à se faire un nom : David Goffin. Na Li et Djokovic y seront également. Sur le 1 en revanche, Grigor Dimitrov  face à Ryan Harrison et Tsonga face à Melzer, remporte mes faveurs. Un ticket difficile à avoir, au vue de notre position, mais j’ai envie de croire à ma bonne étoile.

 

Un peu de patience

Le panneau Wimbledon apparaît dans the queue. Tout ça, pour me faire rêver encore un peu plus. Deux personnes beuglent. Je ne comprends pas tout de suite. Heureusement, Julie est au taquet et ne tarde pas à me réveiller:. « Oh Mika, 1 ou 2?? ». Puis, effectivement, j’entends en Anglais:  » One or two? Come on guys ». Les billets pour le Central ayant tous été distribués. Je cogite enfin, sans café et la tête pas loin du postérieur dira t-on, mon temps de réaction était plus que limite. Hop, acquis de conscience : « ONE !!! ONEEE !! ONEEEEE ». Voilà, nos bracelets oranges attachés, nous sommes maintenant assurés d’avoir une place sur le Court numéro 1, pour 41 livres. YESSSS! L’excitation est bien là, mon rêve est en train de se réaliser. C’est ça l’avantage de the queue et de son organisation, vous savez relativement tôt quelle place vous aurez. Et non pas après 5h de queue, à votre arrivée au guichet. Les Anglais ont vraiment tout prévu. On peut donc respirer et continuer the queue.

Il manque une chose … Mon café. Je n’ai pas voulu en prendre un sur le site même de the queue. 2.3 livres soit 3 euros, cela me semblait excessif. Choix payant, car à 8h, un stand Lavazza nous ouvre ces portes. Julie part jeter un coup d’œil. C’est gratuit, parfait tout ça! Ce n’est de loin pas le meilleur café, mais son prix inexistant me fait l’apprécier. On nous distribue également des bouteilles d’eau. La veille, nous avons pris soin de faire les courses dans un supermarché, à Camden Market. Car comme dans tout grand événement, tout se monnaie relativement cher. Pour moins de 15 livres à deux, nous avons le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner.

9h, nous approchons, le réveil est déjà bien loin. Pour tout ceux n’ayant pas déposer leurs bagages avant, pas de panique. Un deuxième vestiaire existe au milieu de The queue. Puis, la file se sépare en deux. A droite, le court numéro 1 avec un bracelet orange, que nous arborons fièrement et à gauche le court numéro 2. Il nous faut passer le contrôle de sécurité, un peu comme dans un aéroport et c’est tant mieux. Puis la route se poursuit. Je dirais presque que c’est rapide, car toujours très bien organisé. Nous apercevons le stade, la fin semble toute proche, ou plutôt le réel commencement d’une journée splendide.

 

Le Graal à portée de main

 

Un peu après 10h, nos billets sont achetés. 41 livres comme prévus. The queue c’est terminée. Place au jeu maintenant, nous avons 1H30 pour faire le tour des stades. Gulbis joue sur le 19, Stakohvsky sur le 10 contre Berlocq, bref nous avons le choix. Les terrains sont somptueux et les joueurs, tout de blanc vêtus, se baladent librement dans l’enceinte du stade. Je vois Nadal mais sa cadence effrénée ne me permet pas de prendre une photo avec lui. Plus haut dans Wimbledon après le court 19, levez les yeux. Il n’est pas rare de voir des joueurs traverser un mini pont. Le côté so british de Wimbledon est là, dégageant une certaine classe.Un espace vert et des marches permettent de s’asseoir pour pique niquer et regarder un match sur écran géant.

Tout se passe comme dans un rêve, sauf à un petit détail. Les matchs les courts principaux ne débutant qu’à 13 h, durant 1h30, tout le monde se trouve sur les annexes. Conséquence direct … Il est quasi impossible de s’asseoir pour voir les matchs. Nous regarderons Carlos Berlocq, Simon, Gulbis et autres, debout. J’arrive à prendre quelques photos. L’enceinte de Wimbledon, est bien moins grande que celle de Roland Garros mais son charme est immense. A 13h, tout le monde part voir Andy Murray sur le Central. C’est le moment pour nous d’aller voir Youzhny face à James Ward (qui a bien sûr les faveurs du public). S’en suivra une série de photos avec les joueurs Français, Vasselin et Chardy), puis le match de Dimitrov.

 

Wimbledon comme on l’aime

 

Pour finir, Jo Wilfried Tsonga. 20h, 5/4 dans le dernier set, Melzer fait tout pour arrêter le match. L’arbitre ne lâche pas, le match se poursuit. Puis, soudain, la pluie s’en mêle! Melzer a eu ce qu’il voulait. Le match s’arrête …. Et sera poursuit le lendemain. Pas de doute, nous sommes bien en Angleterre.  Dommage, pas de dance des pouces pour Jo et sa victoire. Mais j’aurais eu la pluie mythique de Wimbledon au moins ! La journée finie, il est l’heure pour nous de récupérer nos affaires et de filer vers Victoria station, pour prendre notre bus. J’apprendrais le lendemain que Tsonga a gagné son match.

Wimbledon, c’est désormais de l’histoire ancienne. Les photos seront les témoins de cette formidable aventure. Des souvenirs pleins la tête, j’ai enfin réalisé  ce rêve que j’avais depuis des lustres. Suivant sur la liste? Peut être l’Australian Open, qui sait. Après tout, les rêves sont fait pour être vécus et non seulement imaginés.

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5 Commentaires

Stephanie de Voilà Londres

Stephanie de Voilà Londres

28 mai 2015

Merci pour le récit de cette expérience!! C'est vraiment super d'avoir tout expliqué, on sait à quoi s'attendre désormais et qu'il faut arriver en début/milieu d'aprem pour essayer obtenir ces fameux tickets pour le lendemain.

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Mike

Mike

28 mai 2015

On a essayé de le retranscir un maximum. j'espère que ça encouragera certains et que vous franchirez le pas !

Marie

Marie

19 juin 2015

Bonjour ! Merci pour ce récit !
J'ai décidé d'aller à Wimbledon cette année par ce système de queue. Je compte arriver le dimanche matin vers 9h, pour les matches de lundi. Mais j'ai une grosse crainte : celle de ne pas trouver the queue !
Peux-tu me dire si elle est simple à trouver, et dans quelle rue il faut que nous allions ? Merci beaucoup !

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Mike

Mike

19 juin 2015

C'est très simple d'accès. Tu n'aura qu'à suivre la foule, une fois arrivé avec le métro ou le bus. Prévois large si tu prends le bus puisque le traffic est souvent dingue. De plus c'est super bien indiqué et surtout encadré ! Tu va voir c'est vraiment une superbe expérience :)

Tu peux surement le rejoindre via le metro Wimbledon. N'hésites pas à demander autour de toi, les Londoniens sont très fier de leur tournoi :)

Marie

Marie

19 juin 2015

Merci pour ta réponse !
Et bien non, je fais encore pire que le bus... La voiture !
J'ai réussi à réserver un parking chez un particulier à une vingtaine de minutes de marche de l'entrée principale.
J'ai vraiment hâte d'y être ! Merci pour tous tes précieux conseils !

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