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Chapada Diamantina : Une fin en apothéose

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La nostalgie nous prend déjà de plein fouet. Machu Picchu, Désert de Sel, Vallée de la Lune, Perito Moreno, Iguazu … Tant de sites qui nous ont donné une satisfaction sans limite. Désormais, Bahia (Brésil) est notre destination finale. Alors autant finir en beauté. La Chapada Diamantina s’offre à nous, je ne sais pas quelle partie nous ferons. C’est un peu comme le Désert de Sel, aucune réservation … Tout se fait à la descente du bus, quand une flopée de guides différents viendront à votre rencontre en vous proposant une randonnée sur un ou plusieurs jours.

 

De Bahia à Lençois

 

A la sortie de l’aéroport, nous nous dirigeons vers le centre. Ici impossible de savoir où nous allons … Aucune direction n’est indiquée sur les bus. Il faut deviner, ou connaitre la ville sur le bout des doigts. La solution, c’est de faire comme nous. Expérimenter la langue portugaise et tenter de solliciter la population locale. Et ça marche … Enfin pas du premier coup, c’est vrai. Nous arrivons enfin sur la plage de Barra, un endroit connu de tous. Nous n’avons pas un temps fou pour visiter la ville, nous l’aurons peut-être lors de notre retour. La nuit ne va pas tarder à tomber. Ce qui ressort de cette journée? La gentillesse extrême du peuple Brésilien. Nous nous sommes liés d’amitié avec trois Brésiliens. Mes tatouages les avaient quelques peu chamboulés, ils m’avaient pris pour un skateur ! Bref, dommage que nous ne restions pas plus longtemps au Brésil. Je m’y sens bien, vraiment bien. Le bus ne va pas tarder à arriver, direction La Chapada Diamantina. La fatigue se fait ressentir et 7h de bus nous attendent . Malheureusement, les occupants sont assez bruyants et le repos est quasi impossible. Vers 2h du matin, je parviens à m’endormir. Jonathan en fait de même. A 6h, une voix insistante … LENCOISSSSSSSSSS !!!

 

Un départ imminent !

 

Merde, vite, il faut y aller. Nous sautons du bus, les yeux encore à moitié fermés. Les guides nous attendent là où le bus s’arrête. Des cris dans tous les sens, pas le temps d’émerger. Tout le monde crie, sauf une personne, répondant au nom de José. Jonathan le repère, c’est le seul qui nous laisse le temps de reprendre nos esprits. C’est décidé, José sera notre guide ! Il nous invite assez rapidement chez lui, où ces enfants dorment encore, pour nous montrer quelques photos et nous offrir un café bien chaud ! Les photos datent du siècle dernier mais nous confortent dans notre idée ! Nous avons désormais le choix entre le décor de carte postale, avec très peu de marche … Ou quelque chose de nouveau et 3 jours de marche avec des sacs pleins à craquer. Il faut bien l’avouer, nous avons eu beaucoup de mal à nous décider. Les photos dites « touristiques », sont vraiment belles mais nous sommes venus ici pour faire un trek. Je me le dis et je me le répète. Finalement nous tombons d’accord, 3 jours d’aventure nous attendent !

Nous partirons à 10h du matin. En attendant, il est temps de faire les courses. José nous demande un peu plus de 30 euros par jour, cela me semble correct, surtout que nous n’avons ni tente, ni sac de couchage, ni nourriture … Ok, notre guide ne parle pas Anglais, mais après tout on s’en fou non ? C’est un local, tout le monde connait et respecte José ici. Ce grand dragueur au cœur d’or sera sans l’ombre d’un doute nous faire apprécier une petite partie de la Chapada Diamantina.

 

La Chapada : Le diamant brut Brésilien

 

Tout semble enfin prêt ! Les guides dit normaux emmènent leur clients sur des scooters, mais nous, nous sommes déjà dans le bain. Nous ne pouvons compter que sur nos jambes … La nature est belle mais pour l’instant c’est assez plat. Le chemin n’est en aucun cas balisé, et à moins d’avoir un savant sens de l’orientation, il est impossible de s’y aventurer seul ! 3 jours dans la vallée de Campao, j’en salive par avance. 12h, nous nous arrêtons dans un lotissement pour poser nos affaires et se reposer durant une heure. José nous dit que c’est sa maison, mais il force tout de même la porte … On ne sait pas trop quoi en penser ! Peut-être dit-il vrai … Le paysage est fabuleux, nous nous reposons sur des vieux rondin de bois … Au final le sol est bien plus agréable. La gestion de l’eau n’est pas encore notre fort … Il va falloir en garder un peu si les points d’eaux manquent.

C’est désormais l’heure de repartir. 1h de marche en plein soleil. Puis le moment est venu de nous détendre. Direction les chutes d’eaux. Pas les plus impressionnantes, mais ça fait un bien fou. Bon le seul problème, c’est que l’eau est à 8 degrés. Un petit laps de temps sera nécessaire avant que je ne me jette à l’eau. Au retour de cette pause vivifiante, un festin. Il s’avère que José est un vrai cordon bleu! Viande de bœuf grillée, salade de fruits avec muesli et amuses gueules se dressent devant nous. Il est très fier de partager ça avec nous! La marche reprend son cours, pour notre plus grand bonheur. Rien que sur cette première journée, nous voyons un tas de paysages bien distinct ! Mais mon genou se réveille et je serais dès à présent, qu’il me fera un mal de chien dans les deux prochaines journées, surtout dans les descentes. 16h la journée s’arrête, la nuit tombe relativement vite ici. Nous ne sommes pas seul car un guide, parlant anglais, nous rejoint en compagnie de deux belges. La barrière de la langue n’aura pas lieu.

 

Un repas perturbé par une mystérieuse intrusion

Une petite baignade avant que le soleil ne se couche. Le repas est bientôt prêt, ça tombe bien cette journée fut éprouvante et relativement longue. Rappelons qu’elle a débuté à 6h du matin!  Du bœuf, des salades …. José est un chef. L’autre guide est un ami, mais José n’hésitera pas à lui trouver pas mal de défaut. Il nous avouera qu’il est égoïste. C’est étrange car même si ce-dernier parle Anglais, il ne communique pas beaucoup. un comble … Avec José on se comprend, on se parle et ce, malgré la barrière de la langue. On a vraiment l’impression d’être tombé sur le meilleur guide ! C’est même une certitude. Accompagnés de lampe frontale, nous mangeons tout en discutant. Après divers débats, une des deux filles belges pousse un cri strident ! Je mets du temps à réagir … Près de 5 secondes. Un petit serpent se situe entre mes jambes, je bondis pour me dégager au plus vite. Les deux guides me demandent s’il m’a mordu … Car s’il l’a fait, cela pourrait être mortel ! Après concertation, ce n’était pas le serpent auquel il pensait, il était juste ressemblant. Pas de triste fin pour moi, du moins pas encore. Ni une, ni deux, nous allons vérifier la tente, pour pouvoir dormir sur nos deux oreilles. RAS ! Demain, nous effectuerons peut-être la route avec les filles, même si Jose n’a pas l’air d’en avoir envie. Peut-être a-t-il ses raisons … Il nous dira tout ça demain.

 

La Cachoeira de Fumaca et ses environs

 

Un réveil tout en douceur … 7h du matin, cela fait bien 10h que nous dormons, le soleil nous dicte sa loi ! Finalement nous partirons seul, et ce n’est pas plus mal. Leurs compagnies n’étaient pas désagréables, mais José veut aller à un rythme différent. Il n’est pas sûr que ce groupe pourra nous suivre. Nous allons devoir monter, descendre, monter, descendre et enfin monter et descendre. Mes genoux sont en train de pleurer! Pas le temps de les épargner, ça sera la dernière grosse journée. La première merveille de la journée, se nomme la Cachoeira de Fumaca ! Près de 350 m de chutes. Un bruit assourdissant, mais aussi un plaisir indescriptible. Ce sont par ailleurs les plus hautes chutes de la région de Bahia ! Nous aurons une petite heure pour immortaliser ce moment. Crier, se baigner, sauter !!! Puis un nouveau départ, et une nouvelle montée! Les endroits paradisiaques se succèdent !

Le soleil est de plus en présent. Pas facile d’avancer dans de tels conditions. L’effort n’est pas dingue, même si il n’y a aucun chemin de tracé … Les chemins balisés à l’Européenne, ici on oublie. Le paradis se poursuit avec un décor à peine croyable.Heureusement que nous avons prévu le short de bain pour prendre du bon temps. Les plongeons vont se succéder pendant près d’une heure. Le soleil ne disparaît jamais ici, de quoi s’en donner à cœur joie. Une séance photo s’organise pour immortaliser ce moment magique, puis nous reprenons notre marche en avant.

Une grosse montée, qui s’apparente plus à de l’escalade qu’autre chose. Au sommet de la montagne se dressant devant nous, une vue des plus superbes … Des cactus, une faune et une flore unique. José nous apprend pas mal de chose … On a vraiment de la chance de l’avoir. Il nous demande de crier. Ne comprenant pas sa requête, je suis interloqué. Au final, je me prends au jeu … AHOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU ! L’écho, nous sommes vraiment seul au monde. Je répète l’action une bonne dizaine de fois, et m’extasie comme un gamin de 10 ans devant sa nouvelle console de jeu à la mode … Mon regard se perd dans la profondeur du paysage. En-dessous de moi se trouve l’immensité du vide. On se sent alors tout petit. Le chemin devient bien plus plat, et la zone un peu plus aride. Nous passons par des forêts tropicales superbes, les éclats de rire se poursuivent et la complicité avec José est à son apogée. La notion de prendre du temps pour soi prend enfin tout son sens … Qu’est-ce que je fais ? Rien à vrai dire, je contemple ce qui se dresse devant moi, je vis … J’aimerais que le temps s’arrête, maintenant dans cette vallée …

En tout cas, la barrière de la langue n’est pas et n’a jamais été un frein. Le soir venu et après un nombre incalculables de spots de vues, d’escalade sur de gros rochers, nous voici arrivés à destination : le camp de base ! Cette journée aura été riche en découvertes et en émerveillements. C’est peut-être la plus belle journée de ces 5 semaines pour moi!

 

Une soirée et des fous rires

 

Une cascade se dresse devant nous, nous allons dormir sur du dur, très dur. Je ne sais même pas comment nous allons planter notre  tente, enfin si je sais … Grâce à d’immenses cailloux. En attendant, il faut aller chercher du bois pour faire du feu, le froid commence doucement à s’installer et la nuit tombe petit à petit. Une petite balade supplémentaire d’une heure, je n’étais bien entendu pas contre. Les emplettes faites, nous pouvons aller nous doucher dans la cascade près du campement. Pour sécher, le vent suffira !

José nous fait encore une fois un festin digne de ce nom. Il a aperçu un énorme lézard et voulait le tuer pour nous … Cette homme n’a décidément peur de rien, la bête l’a bien compris et prit ses jambes à son cou. Je prends mon appareil pour photographier les environs, et d’un seul coup il me rétorque : « Pourquoi tu ne prends pas ce que je fais en photo? ». Cette phrase sonne comme une certaine frustration de sa part. Je lui explique que je n’osais pas tout simplement, que j’avais peur de lui voler sa liberté, mais que je n’attendais que ça. Le feu vert est donné, et je ne me fais plus prier. Il sourit, comme pour arborer sa satisfaction et me montrer sa fierté. Nous sommes extrêmement chanceux d’avoir un guide tel que José « Di Mania » comme l’appelle les jeunes de Lencois !

Le ventre bien rempli, il nous propose un jeu dont j’ai quelque peu oublié les règles! Il faut dire que j’ai mis un bon quart d’heure à les comprendre. Il fallait deviner combien d’allumettes avait la personne à gauche de nous (de 0 à 4). Celui qui avait le moins d’allumette à la fin de la partie, devait boire un verre de Cachaca … Cul sec, bien entendu, sinon ce n’est pas drôle. Je n’ai bu que trois fois, ma tête en disait long et les fou rires de José rendaient la soirée encore plus remarquable ! Son fou rire résultait sans doute de la forte quantité d’Alcool qu’il avait eu à boire. 8 petits verres … Il nous avait pourtant dit, qu’il ne perdait jamais à ce jeu !

 

La surprise du Chef José

 

Nous nous couchons avec des souvenirs pleins la tête. Demain marquera le dernier jour de cette fabuleuse randonnée. Mais je reste convaincu que José nous a prévu quelque chose de spécial … Comme pour parachever cette formidable épopée. Je ne me suis pas trompé, c’est de la folie pure et dure. Après 2h de marche, nous nous trouvons au bout de cette randonnée. Derrière nous, le plus grand toboggan naturel de la Chapada Diamantina. 1h à faire les fous, le pied !!! José nous montre tout de même comment faire … Histoire de ne pas mettre l’aspect sécurité de côté. C’est impressionnant, mais on se prend vite, très vite au jeu. Le sourire ne quitte plus mon visage, j’ai rarement été dans un tel état d’euphorie. Toute bonne chose ont malheureusement une fin. Le retour à Lençois approche. Mais avant ça, José nous offrira un énième festin. Un rêve éveillé !

Nous reprendrons le bus dans la soirée, à 22H pour être plus précis. Ce qui nous laisse le temps de faire un foot avec les locaux et le fils de José, manger avec eux, visiter la ville et assister à un show Brésilien près de la gare. Ça joue du « tambour » pendant près de 45 minutes. C’est une répétition avant le grand jour ! Les étudiants qui jouent ont ça dans la peau. impossible pour eux, de ne pas respecter la tradition. 21h tout s’arrête, nous n’avons plus beaucoup à attendre. Le bus s’apprête à partir … Demain matin nous serons de nouveau à Bahia, où un vol nous attend en début de soirée. Lençois me manque déjà !

 

Le rêve touche à sa fin

 

8h du matin nous voilà de nouveau à Bahia. Nous allons au centre historique, vraiment très chouette. Coloré et chargé d’histoire ! Bahia est une ville superbe, elle mériterait d’être approfondie mais le temps nous manque cruellement. Je n’arrive pas à croire que tout ça, va bientôt se terminer. 5 semaines et un voyage de rêve ! Une dernière glace sous le soleil Brésilien … Les enfants jouent au Football autour de nous, une religion ici. Reste à prendre le bus qui ira directement à l’Aéroport … Pas une mince affaire en soit. Il n’y a jamais d’indication sur ces foutus bus … 30 minutes d’attente et toujours rien.

Mais un événement improbable arrive … Souvenez-vous lors de notre arrivée à Bahia, nous avions rencontré trois brésiliens qui plaisantaient sur mes tatouages, me demandant si j’étais un squatteur. Et bien figurez vous que l’un d’eux sort sa tête d’un bus et nous demande où nous allons. Une communion quasi immédiate. Je lui explique que nous ne trouvons pas le bus pour l’Aéroport, et que même si je suis triste de rentrer, il le faut. Ni une, ni deux, il sort du bus et demande à une fille qu’il ne connait ni d’Adam ni d’Eve, de nous indiquer le prochain bus qui va à l’Aéroport, puis il remonte dans son bus ! Un ciao de circonstance, comme pour le remercier ! Après une petite dizaine de bus qui passe, la jeune fille nous montre le bus du doigt, nous y sommes! L’aventure touche à sa fin. J’ai hâte de rentrer, je déteste devoir attendre dans aéroports quand le voyage touche à sa fin.

Ce voyage m’aura appris un tas de choses. Une nouvelle passion pour la randonnée et les grands espaces. Moi qui avait plus l’habitude d’évoluer dans de grandes villes tels que San Francisco, Londres, New York et j’en passe. Une barrière de la langue, qui malgré les idées reçues, n’a jamais été un frein. Une ouverture d’esprit décuplée, un peuple chaleureux que ça soit en Bolivie, Argentine ou Brésil pour ne citer qu’eux. Alors que va t-il se passer ensuite ? Je n’en ai pour l’instant pas la moindre idée, mais une chose est sûre, je ne compte pas m’arrêter là! Cela m’a donné envie d’aller plus loin, et l’idée d’un tour du monde commence à naître. Le voyage est devenu une drogue, une drogue qui n’a pas d’antidote, du moins pas pour le moment.

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5 Commentaires

Tugdual@visa_pour

Tugdual@visa_pour

18 décembre 2014

C'est frais, ça donne envie, c'est presque trop court ! Un beau final pour ce voyage en tout cas. On s'en que vous vous y êtes régalés ;)

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Mike

Mike

30 décembre 2014

C'est sur que c'était court comme trek. Ca m'aura appris qu'il ne faut pas bacler un pays. Je voyage autrement désormais, et je profite pleinement :)

Nico

Nico

30 décembre 2014

Arf, je ne vois pas les images !!!!

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Mike

Mike

30 décembre 2014

Exact, il faut que j'upgrade, ca devrait bientot se faire. Une fois que mon porte monnaie ira mieux :)

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