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Du rêve à la réalité : New Orleans

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Nous sommes le 21 Avril, il est 13h00 dans la ville de la Nouvelle Orléans. Je touche du doigt mon premier rêve qui est de visiter cette ville qui me tient particulièrement à cœur. Est-ce pour le Jazz ? Pour la population atypique ? Il y a sûrement un peu de ça , mais la principale raison c’est que, comme Martin Luther King « j’ai un rêve ».
Un rêve qui ne demande qu’à être assouvi, un rêve qui ne demande qu’à être exaucé et je suis en passe de le réaliser.
Depuis que je supporte les Hornets de la Nouvelle Orleans, je me suis juré de me rendre en Louisiane pour y voir au moins un match.

 

 

Petit flashback

A la fin du mois de Février, je décide de faire un road trip et de rester pas moins de 55 jours dans le pays de l’Oncle Sam. Je décide donc de tenter ma chance, pour acquérir des places pour les playoffs. Pour le 22? pour le 24 ? pour le 28 ? Je n’en ai pas encore la moindre idée, mais une chose est sûre je veux y aller, pour ne rien regretter.

 

A la recherche du bonheur 

La veille, c’est à dire le 20 Avril, j’avais tenter ma chance mais la billetterie était fermée à mon plus grand regret (il faut dire que se pointer à 19h, ça aide pas). Je vois progressivement cette peur m’envahir, la peur de ne pas pouvoir prendre mon rêve à bras le corps. Je tenterais bien de passer la soirée en compagnie de mes nouveaux amis, mais je n’arrive pas à oublier que le match a lieu dans deux jours.

Il est enfin l’heure, je n’ai limite pas envie de prendre ma douche et de filer directement au New Orleans Arena comme un romanichel sédentaire.
Je prendrais tout de même une douche, ainsi qu’un stop à Jamba Juice pour être d’attaque. Le Superdome n’attire même pas mon attention, tellement je suis concentré sur le second stade. J’arrive dans la boutique du club et demande à Walter le vendeur, où je peux me procurer des billets. Il m’indique avec une gentillesse sans précédent le box office, et reste stupéfait sur le fait que je vienne de France pour cela … « Juste pour les Hornets » me dit -il ? Principalement oui !

Une dizaine de personnes et 20 minutes d’attente, j’y suis enfin. Je demande directement s’il reste des places pour le match de demain, « Of course ». Ma jouissance n’a aucune limite, je n’ai plus besoin de youporn pour le reste de mon voyage. Je décide de prendre le game 3 et 4 pour la maudite somme de 100 dollars. Pas des places de premier choix, mais je pourrais dire j’y étais !! Le match sera sold out comme tous les matchs des playoffs par ailleurs.

 

Le jour J 

 

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Je mets ma tenue de combat « NOLA I’M IN » et je me dis : « un peu que je suis là, et je suis pas prêt de faire chemin arrière ». Je pense que mon degré d’excitation a atteint son paroxysme, c’est un peu comme si la petite pucelle de base avait l’occasion d’effleurer Justin Bieber, ou encore l’acteur de Twilight.
Un rêve qui, vous me l’accorderez a tout de même un peu plus de testostérone … Je cours, car je ne suis pas vraiment dans les temps .. Enfin je veux être présent pour le tip off car je n’ai jamais vu cela auparavant. J’ai bien vu un match de summer league des Raptors, ainsi qu’un match de Pré saison des Golden State Warriors mais cette fois, c’est juste les playoffs face aux Los Angeles Lakers. Les riches face aux pauvres, c’est un peu comme mettre Mike Tyson face à Brahim Asloum.

Soit, je pénètre dans le stade et un grand sourire s’inscrit sur mon visage. J’ai bien fait 4 matchs des Yankees à New York avant, mais ce n’est en aucun cas comparable. Au Baseball si tu perds, tu as encore environ 150 matchs pour te rattraper. Pas tellement le droit à l’erreur pour les Hornets. Pour rappel, les Hornets ont remportés le 1er Game, tandis que les Lakers ont rectifiés le tir en remportant le second. Quoi de plus normal, pour les doubles champion en titre !

Un tip off est grandiose avec feux d’artifices, scènes d’introduction, jeux de lumières, chants de la part du public pour chacun des joueurs sous un rythme de Jazz bien entendu. J’ai les yeux remplis d’étoiles, je ne parviens pas vraiment à me libérer avec la folie qui me caractérise. Cinq minutes d’entrainement pour les joueurs, il est temps pour moi d’aller me restaurer pour toute la partie. Deux Samuel Adams, un plat comprenant Tacos et Burritos, je suis fin prêt.
Un Tee shirt playoffs 2011 vient arborer mon siège, tout le monde sera en jaune ce soir. Un Tee shirt assez large mais que je porte fièrement !!

 

Dès le début du match les Lakers appuie sur l’accélérateur, je retrouve enfin ma voix pour jouer le heater de base. Anti Kobe, Anti Lakers, Anti Gasol et bien entendu Anti Los Angeles. Les Beat LA se font déjà ressentir. Le public est somptueux et le match est sold out. Rien à voir, avec la saison régulière où la moyenne sur les derniers matchs était de 14500 spectateurs. Le premier quart temps est mauvais car les Hornets ont déjà 7 points de retard. Le score m’importe peu pour le moment tellement je suis pris dans cette magnifique ambiance. Quelques floppings de Kobe me font dans un premier temps hurler de rire, mais dans un second temps me font donner de la voix. Est-ce vraiment des simulations ou ma haine grandissante ? A voir !

Les Kobe sucks se font de plus en plus lourd. Plus le match avance, plus je décide de déverser ma haine sur ce joueur. A la mi-temps, le match est mal embarqué, je décide de faire un tour dans les couloirs et de prendre une photo avec les Honeybees, je n’aurais pas tout perdu dans ma soirée ! Le match est plutôt décousu côté Hornets mais l’expérience est sensationnelle. Je sors certes déçu par le résultat, mais ceci est contrasté par la joie d’avoir assisté à ce match de playoff. Je ne réalise pas vraiment, j’échange mes impressions avec quelques fans puis je quitte ce stade qui m’a procuré tant d’émotion.

 

 

Un réveil difficile

Le lendemain matin, je ne réalise pas encore mais je me rends compte que j’ai perdu ma voix. Mis à part, le fait que j’ai vécu le rêve d’une vie pour tout fans qui se respecte, j’ai l’étrange envie de me faire tatouer dans cette ville où je me sens vraiment bien. Un choix absurde pour certains, un choix magique pour d’autres. Vous n’avez qu’à choisir votre camp.

Le réveil se veut difficile car je n’arrive pas à sublimer ma journée tellement celle d’hier était somptueuse. Je me prends en main et me rends chez le tatoueur (Taboo Tattoo sur Magazine street), à ma grande stupéfaction il a déjà tatoué Collin Farell lors de son passage dans la capitale du Jazz. Je prends rendez-vous pour le soir même et me voilà décoré. NOLA fait désormais parti de moi, je ne peux plus m’en défaire, par ailleurs je ne le veux vraiment pas. Tout le monde m’arrête dans la rue pour voir ce que je me suis fais tatoué, plusieurs sourires, plusieurs invitations pour boire un whisky et parler de cette ville. Finalement, cette journée a de la gueule … Pas de match à l’horizon si ce n’est pour les autres équipes, mais je fais énormément de rencontres, certes éphémère mais qui me satisfont.

 

 

Une hystérie incontrôlable 

 

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Saleté de sèche linge .. impossible d’être à l’heure pour le match. 45 minutes pour essorer mon linge. je vais devoir courir.
Pas de temps à perdre, running au pied j’entame les 2.3 km qui me sépare du stade, pas le temps de prendre un street cette fois-ci.
Je suis à la bourre mais j’arrive à temps pour voir le match. Je suis assis à côté du sosie de Lil Wayne, néanmoins j’attendrais pour l’autographe. Le match me passionne … J’ai encore un cadeau cette fois-ci, c’est une mini serviette des Hornets (Pour fouetter la grognasse fan des Hornets devant moi ? Hum .. Bonne idée.)

Cette fille est la proie idéale, elle gueule « DEFENSE » à chaque possession des Hornets, et de plus fan de Kobe, je n’en demandais pas tant. De plus, j’ai eu le temps de trouver un costume avec un masque de singe, ça colle parfaitement avec l’ambiance. Le cameraman s’attarde déjà sur moi avec mon tatouage plus ma folie. Je me sens chez moi, j’ai désormais mes repères. CP3 ne rentre pas encore dans son match, mais l’équipe tourne bien. Landry et Okafor bloquent bien les attaques des Lakers. C’est le moment de défier la grognasse avec des regards noirs quand les Lakers marquent des paniers plutôt clutch. Pendant que cette dernière part aux toilettes, je dessine ou plutôt inscrit sur sa pancarte L.A (Bzzzz) et marque entre le L et le A « Ouisian », je vous laisse deviner sa tête à son retour. Mon voisin est écroulé, et mer** je suis démasqué !!! Mais c’était tellement drôle, puérile mais drôle !

Sur le terrain c’est tout de même plus compliqué avec 3 points d’avance pour les Lakers, la défense n’est pas si mauvaise mais il faut absolument faire quelque chose sur ce match. D’autant que je veux un game 6, je ne veux pas que le game 4 soit mon dernier match ! Mais la grosse surprise c’est que ce n’est que passager puisque à la mi-temps les Hornets mènent de 4 petits points. Je me suis fait beaucoup d’amis avec ma mauvaise blague, et la fille l’a plutôt bien pris. Je me dis que c’est pas plus mal, comme ça je pourrais refaire un truc par la suite !!! Je suis sadique et je l’assume au plus haut point.

 

Pour l’instant je décide de la laisser tranquille, Lil Wayne me dit la même chose, attendons que le match reprenne, tu auras l’occaz’ de faire quelque chose. Notamment pendant le Fan number one !
Pour ceux qui diront que je m’attaque aux personnes faiblardes, je tiens à vous rassurer, je gueule dans les oreilles des deux fans des Lakers des petits Kobe Sucks, qu’ils prennent avec le sourire. Après tout, je suis chez moi. Enfin presque.

Le Get Loud fait son apparition et absolument tous les fans mis à part quelques Lakers Fans récalcitrant ne jouent pas le jeu, c’est bien normal. 2 petits points seulement, le suspense est à son comble.
Mais le moment que tout mon crew attendait : The Fan’s contest !! Des tartes à la crème balancées par Hugo sur certains Lakers affamés, mais pas vraiment content par la suite. Une bouteille d’eau traîne, je me mets devant 5 Lakers et leurs envoie dans la tronche, bien entendu ça passe sur écran géant, et je me retrouve en compétition pour le titre de meilleur fan de la soirée. Malheureusement, je serais battu de peu par un Fan assis au second anneau qui aura eu la bonne idée de déchirer un maillot de Kobe et d’en faire du papier pour s’essuyer. Ça m’apprendra à être si peu créatif.

Le match est toujours aussi indécis, mais on retrouve le Chris Paul de 2008. Il est absolument partout, et surtout casse les reins de Gasol et de Andrew Bynum, qui je pense cherchent encore la balle. Jusqu’au bout le match sera tendu, j’imagine déjà le pire dans un coin de ma tête. D’un autre côté Chris Paul me rassure, il est déjà en triple double, et gère à merveille la rencontre.

Le coup de sifflet final retentit, victoire pour les Frelons, le moment est somptueux et je n’échangerais ce moment pour rien au monde. BEAT LA, BEAT LA, BEAT LA, ce son résonne dans ma tête comme une chanson nauséabonde de Christophe Mae. A la différence que c’est tout de même plus agréable. A la sortie du stade, plusieurs pancartes viennent compléter ma collection de goodies. La suite se passe de commentaire, je chanterais toute la nuit, finirais ma soirée dans Bourbon Street en abusant de la bière, d’alcool fort et de rencontres assez .. comment dire .. directs oui je pense que c’est le mot. Un beau cadeau d’anniversaire étant né le 25 Avril mais au réveil, je ne me rappelles pas de tout …

 

 

 

Entre déception et rêve

Je ne peux pas m’arrêter là car le Game 6 fait son apparition sur Stubhub et bien entendu dans le box office des Hornets.
Hop là, je prends mes jambes à mon cou pour acheter mon ticket. Pas question d’en rester là, je compte bien une nouvelle fois être présent. Je n’ai aucune attente particulière je me dis que c’est possible, mais l’expérience des Lakers et la non présence de David West risque de peser lourd sur le game 6 voir pour un hypothétique game 7.

Je récupère mes tickets, heureux comme un chiard … J’y serais encore une fois. Malheureusement, pour cette fois-ci, les Hornets effectuent un match passabel, avec beaucoup de fautes, de turnovers. Chris Paul n’y est pas du tout comme l’ensemble de l’équipe. Preuve en est puisque seul Trevor Ariza assure le scoring. Ah, j’oubliais un nouveau tee shirt occupe mon siège !!! NOLA I’m in / BEAT LA ». Pile celui que je voulais acheter après le match.

Une défaite en 6 matchs pour les Hornets, mais des étoiles pleins les yeux. Jamais les Fans des Hornets n’ont tenus à partir avant le terme de la rencontre, ni cessés d’applaudir sur un 3 points de Quincy Pondexter, pourtant dans la dernière minute du temps réglementaire. Serait-ce le dernier match de Chris Paul ? C’est possible mais aucune annonce au micro n’a été faite, et quand on connait un minimum le bonhomme je doute que son choix n’a déjà été fait. Il a un grand respect pour les fans, reste à voir les nouvelles additions des Hornets, si la saison venait à débuter dans les temps / Lockout oblige.

Cette expérience est peut être l’expérience d’une vie, mais pour le moment je m’interdis d’avoir ce genre de pensées, tellement je veux retenter l’expérience avec cette fois-ci une victoire sur une série. J’ai toujours cette phrase lors de mon dernier jour dans la Nouvelle Orleans prononcé par un Jazzman à mon encontre, quand il a entrevu sur mon visage une forme de tristesse : « Its never the end buddy. The end is just the beginning of something new ».

En tout cas, une chose est sûre je n’oublierais jamais cette ville, ce stade, ces gens qui m’ont fait oublier mon début de trip à New York. Et en jetant un œil sur mon bras droit, je me dis que cette folie passagère me va si bien.

 

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