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Escale à Montevideo

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Après avoir eu du mal à trouver des billets à un prix convenable pour Montevideo, nous embarquons dans la nuit. Il est déjà 20h, les contrôles sont plutôt stricts. Il faut dire que je n’ai jamais pris le bateau. J’ai fais un peu de voile quand j’étais gamin, mais le ferry jamais de ma vie … C’est donc un dépucelage, que je vais bientôt m’apprêter à effectuer. Encore que, j’ai la mémoire un peu courte … Le bus Bolivien était plus un bateau qui tanguait qu’autre chose. (Article à lire et relire Le bus magique  ). Cette fois-ci, l’appréhension a disparu, je pourrais dormir sur mes deux oreilles. L’attente fut de courte durée, le ferry démarre. J’ai hâte de voir Juan, notre hôte !

 

Cap sur l’Uruguay

 

Le 5ème pays de notre road trip est désormais connu, ce sera l’Uruguay. J’ai hâte, vraiment ! Bien sûr je ne suis pas en tour du monde, et par conséquent je manque de temps. Certains verront cela d’un mauvais oeil, en me retorquant que j’ai tord d’aller si vite, d’autres comprendront que ce n’est qu’une première approche et que je reviendrais en Uruguay quoi qu’il arrive. 23h50, nous nous approchons de Montevideo, le bateau se stoppe. Juan, Juan, mais où est donc Juan ? J’ai mon portable à disposition au cas où. Le voilà, avec une chevelure digne d’une pub L’Oréal. Juan parle bien anglais, espagnol et même français, que peut-on demander de plus ?

Le premier contact est assez amusant. En effet, nous ne nous étions jamais vu, d’où la difficulté de le reconnaître. C’est encore une fois Marie Elodie qui m’avait mis en relation avec lui. Juan habite dans la banlieue de Montevideo, il faudra prendre un bus depuis le terminal du ferry. Rien de bien méchant, mais la fatigue commence à se faire sentir. Je n’aurais pas du dormir dans le ferry, je n’arrive pas à ouvrir les yeux. Nous y sommes, voici la maison de Juan. Il est presque 1h du matin. Sa sœur dort, le silence est le mot d’ordre, quoi de plus normal après tout. Nous sommes très bien reçus avec bières et pizza. La discussion se fait en Franglais, parfois en Espagnol, mais vu que mon niveau s’élève à peine, je fais avec les moyens du bord. Il nous parle de l’immigration en France, sujet parfois sensible. Ce que je préfère c’est quand il nous parle sans détour de son pays, qu’il adore par dessus tout. De la relation exceptionnelle que l’Uruguay possède avec l’Argentine (une sorte de fraternité), mais aussi de la légalisation de la Marijuana en Uruguay. Je n’en reviens pas … Je suis curieux d’en savoir un peu plus …

 

Montevideo,la révolution de l’herbe

Manu Chao avait tord, du moins sa chanson n’a pas d’impact à Montevideo. Incroyable, mais vrai. Comme me le dit explicitement Juan, la Marijuana est tolérée ici. Mais comment est-ce possible ? La loi est passé en Mai 2014, soit 3 mois avant notre passage à Montevideo. Les dealers n’ont plus lieu d’être, impossible de vendre de la drogue ici, tout est sous contrôle. Cette décision prise lors d’un vote, sous l’initiative du président Jose Mujica, a pour but d’éradiquer le trafic de drogue. Mais ce même président a aussi déclaré, qu’il n’hésiterait pas à faire machine arrière, si les résultats escomptés tardaient à se manifester.

 La loi prévoit également d’autoriser chaque Uruguayen à cultiver jusqu’à six plants de cannabis ou l’équivalent de 480 grammes pour sa consommation personnelle, et la formation d’associations de fumeurs de 15 à 45 personnes, qui pourront cultiver 99 plants au maximum. Le prix public sera de 20 à 22 pesos le gramme (environ 0,62 euro). Pour pouvoir avoir accès à ce « droit », il vous faudra bien sûr avoir la nationalité Uruguayenne, être majeur mais aussi passer une visite médicale pour être enregistré sur une liste. Le seul problème pour les gros consommateurs, c’est qu’au-delà de 10 grammes par semaine, il vous faudra attendre la semaine d’après. Le gros avantage de cette mesure c’est le contrôle du produit, mais aussi la qualité supérieure pour un prix nettement inférieur. On estime que pour la même qualité, ce produit au marché noir coûterait près de 5 fois plus cher. Je suis étonné, mais je trouve la mesure plutôt censée (même si je ne connais pas l’envers du décor)… L’obligation d’être majeur et la disparition des dealers me semblent être une bonne chose. 

 

Une journée vitesse grand V

 

Après une nuit plutôt agitée de mon côté, avec le froid omniprésent qui pénétrait dans la maison, le père de Juan nous emmène fort gentiment dans le centre ville. Juan aura été d’une grande aide et un super hôte, j’espère le voir dans un futur proche ou lointain, peu importe. Je suis un peu déçu de visiter cette ville qui a l’air superbe durant l’hiver, je reste convaincu que Montevideo est bien plus attrayante durant l’été, avec en particulier les plages de Pocitos, Buceo, Malvin ou encore Playa Verde. Cette-dernière se trouvant non loin de la route sera notre première découverte. Belle mais quelque peu brumeuse au vue de la saison, je me demande bien à quoi peut-elle ressembler pendant l’été. Le centre ville quant à lui a énormément de charme. La ville est un condensée de charisme, de charme, d’architectures éblouissantes et d’un côté fort mystérieux.

Je me sens en sécurité ici, ce n’est pas pour rien que la ville fait partie des 30 villes Sud américaines les plus sûres. La qualité de vie y est également largement supérieure à la moyenne du continent. Puis un peu plus loin le quartier de la Rambla, qui borde le Pocitos. Je me sens bien, peut-être bien plus qu’à Buenos Aires qui reste une mini déception dans mon esprit. La suite est dans la même lignée, de grosses découvertes et des bonnes surprises. J’aperçois dès à présent le gratte ciel le plus haut du pays qui se nomme : La Tour Antel. Le but est de se perdre dans la ville, sans aucun but.

La découverte se poursuit, je rêve de voir le stade du Centenario. Ce stade mythique a été construit en vue de la première Coupe du Monde de Football. C’est également dans ce stade que l’Uruguay domine l’Argentine 4/2 en finale de cette coupe du monde sous les yeux de 60000 spectateurs aux anges. Bien plus tard, elle accueillera des concerts de Sting mais aussi de Brian May.

Nous payons l’entrée qui ne nous semblent pas excessive et qui nous donne le droit de visiter le stade du Centenario et le musée. Des maillots de foot des anciennes gloires, des trophées, des photos d’époques et divers accessoires. Nous prenons un malin plaisir à contempler ce magnifique musée. Le temps passe à une vitesse grand V. Nous sommes désormais dans ce stade du Centenario au passé mythique. Malheureusement, l’impression de grandeur a diminué, étant donné que certains gradins ont été volontairement enlevés. Néanmoins, il dégage vraiment quelque chose de spécial. Nous y perdons un temps fou, car nous sommes quasiment seul dans le stade. La visite se termine, contre mon gré, le temps est notre pire ennemi.

 

Retour en Argentine

Le soleil ne va pas tarder à se coucher, il faut se rendre à l’aéroport de Montevideo dans peu de temps. Comment y aller … Il ne reste plus qu’à demander, hors de question de squatter un de ses cybercafés à la mode, qui nous donnerait notre itinéraire avec une facilité déconcertante. Je demande, me tourne vers les locaux. Mon espagnol commence à peine à être correct … Ironie du sort puisque dans deux jours je me trouverais au Brésil. Changement de pays, qui va coïncider avec un changement de langue. Bah voyons ! Nous prenons le bus qui est blindé, mais blindé … mais b… (Oh on a compris, n’en rajoute pas !). Nos sacs dérangent les Uruguayens, je les regarde en leur faisant comprendre que nous n’avons pas vraiment le choix. Vu notre retard accumulé, il est également hors de question d’attendre le prochain bus, qui serait synonyme de louper l’avion. Arrivés à bon port, enfin aéroport, nous entamons une courte attente. L’Argentine n’attend pas, elle n’attend plus. Elle se dresse à nouveau devant nous avec un retour vers Buenos Aires pour ensuite rejoindre … Vous verrez bien !

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