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Les pieds sur Cinque Terre

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Depuis Amsterdam, je ne suis pas parti en week-end, et même si cela ne fait pas une éternité, il n’en reste pas moins évident que j’ai hâte d’y être. Un vol aller-retour inférieur à 100 euros et des articles qui me donnent envie de voir de mes yeux Cinque Terre en Italie. Il n’en fallait guère plus. Avec moi, Julie, une petite savoyarde débordante d’envie, passionnée par les voyages et la ville de Philadelphie. Pour qui la raclette et le Génépi (Oui surtout le Génépi en faite) n’ont plus aucun secret. Pise sera notre point de départ, moins cher et puis je pourrais voir cette tour. Élément ultra touristique, mais peu importe. Notre vol retour sera à Milan. Ça fait bien 3 ans que je n’y ai pas foutu un pied.

 

Pise comme point de départ

 

Enfin dans l’avion, seulement 1h30 de vol. Pise nous attend, mais on va mal lui rendre. Cette ville est ce que l’on appelle, une ville étape. Sans aucun doute, elle doit avoir un charme certain, mais nos yeux sont rivés sur Cinque Terre. Alex, étudiant à Pise, nous montre comment aller en bus au centre ville, et par la même occasion voir cette fameuse tour. Ce qui va nous faire gagner du temps tiens. Alex, passionné, fouille dans les archives tout le temps. Des études d’histoire et une tête bien remplie.

Un guide gratuit ça ne se refuse pas, et puis toute rencontre est bonne à prendre. A la sortie du bus, on apprend que l’on est déjà en 2015 ici. Ça n’a rien d’un 1er Avril, ou d’une boutade rondement bien menée, c’est la stricte vérité. Tous les documents sont datés. Hier donc, le Samedi 22 Mars, nous fêtions ici même le nouvel an.

Pise c ‘est rapide … Quelques photos de la tour, une marche dans la ville. Et le train part dans 3 minutes, juste le temps d’acheter les billets, de traverser le quai et nous y voici. Le prix n’est pas exorbitant (des billets pour 9 euros, au pire 12 euros), c’est l’avantage de le prendre depuis Pise, avec un changement à La Spezia. Faites attention, car vous n’avez souvent pas un long moment pour changer de train.

 

L’arrivée à Cinque Terre

 

Ça y est, nous voilà au premier village, Riomaggiore. Plutôt sympathique à première vue même si les couleurs ne me transportent pas. Après un déjeuner peu onéreux (Pizza et plat de pâtes pour moins de 10 par personne .. Peu onéreux car touristique), nous partons à l’assaut des Cinque Terre. Le sentier de la via dell Amore est fermé, mais au final c’est tant mieux car bien moins long que le trek qu’on pourra vous proposer via les cartes et les infos que vous pourrez trouver sur internet (avec cette carte : http://www.baladescotieres.com/Cinque_Terre/Nuttige_Info/wandelkaart.jpg  Vous pouvez voir que le chemin en bleu (Via Dell Amore longe la côte) alors que le trajet en noir, vous permettra de rentrer dans les terres, tout en gardant de jolies panoramas).

N’oubliez pas qu’un vrai trek ne prend pas plus de 3 jours, en tout à mon sens et même si vous prenez votre temps. C’est un itinéraire de substitution qui me convient parfaitement. Bien sûr vous pouvez prendre le train entre les villages, mais mon état d’esprit et ma philosophie de voyage ne me permettent pas de donner ce genre d’infos. Contraire à mon éthique de voyage. Prenez donc le temps de découvrir la vie des Cinque Terre et non pas seulement les villages et le bord de mer. Vous n’en serez que plus fier, et votre approche en sera bien plus complète.

Malheureusement le fail comme le disent si bien les américains, n’est jamais trop loin. Une heure à tourner en rond, avant de voir que le sentier était balisé et que nous avons par la même occasion raté l’entrée de ce trek. On aura au moins vu toute la ville. Oui on se rassure comme on peut. Ce n’est que partie remise, la senteur des citrons n’ont plus aucun secret pour nous. Le château de la ville en revanche, ressemble plus à des ruines qu’autre chose. Cela ne m’étonne pas que cet élément fasse parti de notre si beau plantage. Il ne faut plus perdre de temps, surtout que nous n’avons pas de pied à terre pour dormir. Seule ma tente que je ne connais pas encore est à notre disposition, pas de sac de couchage, enfin un seul qui servira sûrement de tapis de sol. Une organisation au top, je vous le dis moi !

 

Une randonnée hors de la voix de l’amour

Si vous en doutiez et malgré la petite hauteur des Cinque Terre, dites vous que ça monte, pas forcément haut mais très vite. Surtout lorsque vous êtes au niveau de la mer, les escaliers pourront vous user. Certains randonneurs rencontrés soufflent, moi je prends mon pied. Depuis la Chapada Diamantina, je n’avais pas eu de randonnée, une marche sur du plat n’a rien à voir, même si j’ai beaucoup aimé mon aventure à Sibenik. Nous arrivons finalement à Manarola au bout de 2H, deuxième ville des Cinque Terre. Un immense plaisir vient se placer sur mon visage, posé sur un toit d’une des maisons avec le soleil qui semble noircir mon visage. Les genoux parfois douloureux tiennent cette fois-ci le coup, je ne ressens rien. La nature est parfois la plus belle des médecines. La vue est somptueuse, de plus le soleil nous fait l’honneur de se joindre à nous. Néanmoins, à mes yeux ça manque toujours de couleurs. Valparaiso en compagnie de Burano, remporte toujours ce trophée.

C’est au tour de Corniglia maintenant, mes jambes sont chaudes et l’ascension se fait non sans difficulté mais dans la lignée de la première étape. Les marches sont parfois très haute, et surtout en quantité. Vous connaissez le début mais vous ignorez la fin. Nous devrions en avoir pour environ 2h30 cette fois-ci. A mi-parcours, Volestra, village à la carrure infime qui se fait en à peine 5 minutes. Pas le temps de rester ici, Corniglia nous attend. Premièrement pour nous restaurer et ensuite installer notre tente ! Il faudra ouvrir l’oeil pour trouver l’endroit adéquat.

Ça y est nous sommes dans la forêt, au milieu des mini cascades. Pas mal d’endroits pour planter la tente, mais nous sommes à environ 30 minutes du prochain village, et n’avons par conséquent rien à manger. La solution n’est donc pas toute trouvée, même si l’aire de détente semble parfaite. Un coin d’eau pour se laver, un endroit sûrement méconnu, mais malgré tout ça, nous passons notre tour. Un autre mini paradis du bivouac se dressent devant nous, mais la marche est trop longue, malgré la petzel qui est avec nous, le chemin de nuit semble irréalisable.

Ce n’est pas Ushuaia mais à une heure de la nuit nous aurons froid, autant retrouver facilement notre tente après avoir mangé. Plus on descend, plus le plantage de tente semble compliqué. Finalement, nous la planterons non loin du troisième village, avec au grand maximum 8 minutes à pied. Je ne sais pas s’il est plus judicieux de la planter avant ou après manger. Vu que je n’ai jamais ouvert l’étui pour la voir de mes propres yeux, il est préférable de la monter maintenant. Mon ventre crie, je le laisse, je lui donnerais satisfaction plus tard.

 

Une nuit à la belle étoile … Pas si simple

 

Le montage de la tente est d’abord un grand moment de solitude même si nous sommes deux. Entre fous rires et énormes incompréhensions … J’ai déjà monté des dizaines de tentes mais je n’arrive pas à comprendre la logique de celle-ci. Très facile à monter, oui mais alors là, je reste sans réponse. Je me pause, tente de chercher la notice, pendant que ma camarade de jeu fait également remuer sa matière grise. Le fou rire a laissé place à l’inquiétude, si on la monte la nuit, on risque de moins rire. Pourquoi n’y a t’il qu’une barre métallique, alors que j’en ai toujours deux d’habitude. La réponse est toute trouvée, c’est une tente dans la LONGUEUR. ?e vous fiez pas à mon emprise sur la situation, je n’y suis pour rien, je cherchais le problème ailleurs.

Heureusement que Julie a eu une révélation. Quand on regarde le montage, ça parait tellement évident. Le fou rire refait son apparition, le boulet qui est en moi est à son paroxysme. Comment n’ais-je pas pu voir cela ? Plus simple, ce n’est pas possible. Finalement, et après réflexion, elle est bien cette tente de chez Trangoworld.  Le pire dans tout ça, c’était qu’on cherchait une solution bien plus compliquée … Enfin surtout moi oui … La tente est enfin montée, après avoir planté les sardines. Non loin de là, des pierres, je les utilise pour bloquer la tente. On ne sais jamais, le vent commence à se faire menaçant. Je n’ai pas envie de la retrouver à plusieurs mètres de son emplacement à notre retour. Car oui, c’est l’heure de manger.

Deux restaurants sont ouverts, le faible afflux touristique n’y est pas étrangé. La facture ne sera pas si haute que cela, on nous offre même les antipasti. Lasagnes et vin blanc, c’est bien la première fois que je mange des lasagnes au pesto. 20h retour à la tente, nous n’étions pas pressés. Surtout sans sac de couchage.

La nuit sera agitée, en plus d’être mal installés, le froid, le vent et même un peu de pluie viennent nous tenir compagnie. Difficile de lutter face à un tel froid, mais plus le choix maintenant, il nous faudra rester quelques heures avant de sortir de notre cachette. N’importe quelle autre fille aurait peut être portée plainte contre moi, pour cette nuit qui est tout sauf torride. Le dos en compote, la nuque dans un piteux état, une température négative, bref tout ce dont on peut rêver. Je regarde les horaires de trains à 4h du matin, et prends une décision radicale.

On va se rendre à la station de train, il doit bien y avoir un endroit pour s’abriter. C’est chose faite après avoir descendu quelques marches. La toilette et le changement de fringues me font un bien fou. Il faudra se rendre à Vernazza en train, car il nous est impossible de le rejoindre via la montagne, le détour est trop conséquent et nous prendrait une journée entière. Nous devons repartir dans maximum 8 h d’ici, en direction de Milan. Nous ne savons pas que la Via Dell Amore n’était pas fermée sur cette portion, dommage. Impossible de payer le train, la machine bug et notre train arrive dans 2 minutes. La fraude est donc inévitable. 3 minutes de train, aucun contrôle, tout va pour le mieux.

 

Vernazza : Le plus beau des Cinq villages ?

Le choix de se rendre direction Vernazza si tôt n’était peut-être pas le bon. Un clochard occupe les lieux. Le seul endroit qui était fermé pour s’abriter du vent. L’odeur ne nous permet pas de lui tenir compagnie, aussi gentil qu’il soit. De plus sa lenteur déterminante me frustre. Ça y est, il se dirige vers son train. L’odeur redevient supportable. Il est maintenant 6h30 et en bas, j’aperçois un bar qui est déjà ouvert. Une boisson chaude, ce n’est pas négligeable, au vue de l’état de nos mains, frigorifiées par cette courte nuit. Un Cappuccino et une pâtisserie feront de nous des personnes comblées. Pas besoin de plus. Dans 1h, nous reprendrons la route pour rejoindre le dernier village. Peut être le plus « touristique » et le mieux aménagé. En revanche peut être le moins charmant à mes yeux.

 

Vernazza mérite une visite prolongée. Les couleurs sont enfin au rendez-vous, les petites ruelles me rappellent vraiment certains quartiers de Naples. Enfin, je trouve un village qui était dans mon esprit avant d’arriver ici. Un village qui arbore fièrement son église, ses couleurs et son charme sans retenue. Nous n’empruntons pas le bon sentier, j’en étais pourtant convaincu. Ce sera la Via Dell Amore pour rejoindre Monterosso. Nous le découvrirons peu de temps après l’avoir emprunté. Le parcours est bien plus facile, on peut enfin comparer.

Je vous le confirme, mais vous le savez déjà si vous suivez mes aventures, je préfère le premier. La Via Dell Amore reste plus plate, mais offre des panoramas saisissants. Le chemin est bien sûr également bien plus court. Encore une fois, c’est une question de feeling, le mien étant plutôt orienté « trek ». Mais au fur et à mesure, l’étape me plait

Arrivés au point culminant, une envie de photo vous prend. Encore plus pressante qu’une envie de fraises lorsque vous êtes enceinte. Une, deux, dix, cinquante… pour avoir la meilleure photo possible. Pas évident, surtout quand vous devez gérer la luminosité avec un soleil devenu aveuglant. Mais ce n’est pas la seule envie qui devient oppressante. Se poser, admirer le paysage, rêver, ça en deviendrait presque une étape obligatoire. Un plaisir soudain m’envahit, je joue même les équilibriste pour avoir le meilleur point de vue, et la meilleure photo possible. C’est désormais chose faite, mon état de satisfaction est à son maximum.

La mini randonné se termine. Il est à peine 10h et nous sommes au dernier point de rendez-vous. Dernier village des Cinque Terre. Sûrement le plus touristique de tous, avec une belle plage, un marché et des magasins en tout genre. Je n’arrive pas à dénombrer non plus les restaurants, ils sont présents à chaque coin de rue. Je n’ai guère envie de rester ici. Charcuterie, fromage et pain, nous voici armés pour un ravitaillement que nos estomacs nous réclamaient ardemment. Milan nous attend, notre vol est programmé à 21h. Le mini road trip continue, les organismes commencent à fatiguer mais on se reposera plus tard. 30 minutes d’attente, le billet est pris. 3h de train et nous serons dans la ville du Biscione, avec ses 3.5 millions d’habitants. Un changement radical.

 

Escale à Milan

 

Milan et son architecture quasi parfaite. Une ville que j’ai mainte fois effectuée, mais pas vraiment visitée. Je rectifie un peu le tir en prenant quelques clichés de la ville. Nous ne disposions que de quelques heures, peut être aurais-je de nouveau l’occasion d’y retourner. Une bonne sieste dans le parc qui se nomme Giardini Pubblici Indro Montanelli. Il faut désormais se rendre à l’aeroprt de Malpensa, plus de temps à perdre. 10 euros … Aucun contrôle, un peu énervé pour le coup. Mais à quoi bon ? C’est le jeu, et je n’avais aucune envie de me prendre une amende dans les dernières minutes de ce week end fort sympathique. 1h de trajet, alors que celui-ci, se disait express. En faite, c’est une sorte de TER qui s’arrête à de multiples stations.

Voilà je suis de retour à Paris, je n’ai plus que 6h de repos devant moi, le travail m’attend pour reprendre cette routine qui me quittera bien un jour, je n’ai pas encore décidé quand mais c’est une certitude désormais. J’aime ce que je fais, et me lever le matin ne me pose aucun problème, bien au contraire mais l’environnement me gêne, j’ai besoin de quelque chose de grand … Quelque chose d’unique. Je n’ai aucune inquiétude envers ce sujet, c ‘est pour bientôt.

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2 Commentaires

Dr Who

Dr Who

30 mai 2016

Bonjour !

Merci pour ce super récit, j'ai adoré lire vos péripéties et ça me sera bien utile quand je galererai aussi à monter ma tente ! Je compte partir dans quelques jours pour faire Levanto - Portovenere en rando. Ce qui signifie planter la tente à Vernazza et Riomagglore. Est ce que vous avez vu des aires de camping dans ou proches de ces deux villes ? Est ce que c'est autorisé de planter sa tente un peu au hasard dans la forêt ? ^^
Merci de ta réponse :)

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Mike

Mike

30 mai 2016

Hello Dr Who,

Honnêtement on a vu aucune aire de camping dans les coins que tu cites. Il faut savoir que la rando "sauvage" en Italie est interdite. Après tout dépend de la période, il y a moins de monde qui peuvent te repérer avant l'été et la haute saison. Après la théorie et la pratique sont deux aspects différents.

J'espère que tu aimeras les Cinque Terre autant que nous les avons appréciés. A bientôt sur le blog :)

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