A vos fourchettes, prêts, partez

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Visiter Rio : Chronique d’un périple au rythme de la samba

Drapeau Brésilien

 

Nous voici à l’aéroport de Foz Da Iguacu. Notre avion pour Rio durera 6h avec une escale à Curitiba. L’arrivée à Rio est prévue pour 21h, mais à notre grand étonnement nous arriverons bien plus tôt. Bien la première fois que ça m’arrive! Visiter Rio en 2 jours, c’est parti.

 

 

Un vol qui tombe à pique

 

 

Vos passeports s’il vous plaît … Euh oui Monsieur mais pourquoi au juste. Rha la langue Portugaise, des fois je la maudis. Je ne comprends absolument rien de ce qu’il me dit. Je vérifie la date du vol, c’est bien la bonne. Je n’aurais pas été étonné d’avoir fait une mauvaise réservation, ce qui m’est déjà arrivé à deux reprises. Mais non tout va bien. Il part avec nos passeports, je m’impatiente vraiment. Pas que je sois pris de panique, mais je trouve ça vraiment bizarre. Cet homme, revient finalement avec un large sourire, que je lui rends par politesse, même si je ne sais pas à quoi m’attendre. « Voulez-vous un vol direct? ». Euh, bah je serais stupide de ne pas vous dire oui dans un Espagnol bancale, que je mêle parfois avec de l’Anglais. « C’est fait, votre vol est dans 35 minutes, je pense que vous devriez y aller ». Voilà une foutue bonne nouvelle, nous permettant d’arriver 3 h plus tôt à Rio.

 

Une arrivée pas si simple

Le sourire au lèvre, nous embarquons. 18h30 Rio, nous voilà! Pas encore à l’endroit où nous voulons, mais le sourire est fixé sur nos visages. Rio dans nos esprits, c’est Rio, point! Aucune ville ne peut rivaliser. L’incontournable de ce trip, comme le Machu Picchu, le Perito Moreno et le Désert de sel. La seule différence, cette fois-ci, c’est une ville. Que m’arrive-t-il ? Serais-je devenu un vrai citadin? Je ne pense pas, mais cette ville a un côté fascinant. Qui n’a jamais rêvé de boire une Caipirinha sur la plage de Copacabana? Mais pour l’instant rien de cela, à travers les vitres du bus, les bidonvilles apparaissent. Le climat est pesant à l’extérieur. Nous avons réserver 3 nuits dans l’auberge Books Hostel, bien noté chez Hostelworld.com, site devenu un partenaire essentiel pour mon voyage. Nous nous perdons un peu dans la ville, ma capacité à parler et comprendre le Portugais n’a toujours pas atteint son paroxysme, et ne l’atteindra sans doute jamais.

Après 1h de recherche, nous y sommes. Devinez quoi? Nous avons tourné en rond, l’auberge était à peine à 300 m, dans le magnifique quartier de Santa Teresa. Ici ça monte, beaucoup prennent le Tram. C’est dans ce même quartier que se trouve l’Escadaria Selaron. Un décor de carte postale et des rues colorées. A notre arrivée, l’hôtel est très bruyant. Pas de doute,  nous sommes dans une ville qui bouge. Je retrouve un peu de New Orleans dans l’esprit. Pour ce soir, nous allons commencer petit, pas de grosses sorties. En revanche, les Caïpirinhas de l’auberge pourquoi  pas. Et un et deux et trois cocktails … Le programme du lendemain ? Nous ne l’avons même pas dans nos têtes, alors à quoi bon se le noter.

 

Copacabana / Ipanema

 

 

Il est 8h du matin, tout le monde dort encore dans notre chambre, la cuite est encore trop virulente pour esquisser le moindre geste. 9h, nous sommes déjà dehors, non sans avoir pris un petit déjeuner de champion. La gastronomie brésilienne est excellente, je ne vois pas pourquoi je ne devrais pas en profiter (Oui ma gourmandise me perdra un jour, mais pas aujourd’hui). Pourquoi ne pas prendre un bain de soleil sur Copacabana ? Il y a pire dans la vie. Ne connaissant pas la ville, le métro semble la meilleure solution. Direction la station Osorio pour 3 Reais (soit 1 euro), le reste se fera à pied.

Copacabana est enfin devant nous! C’est l’hiver ? Euh, on est sûr de ça? A un peu plus de 10h du matin, déjà plus de 23 degrés au compteur, l’eau est chaude, enfin aucun signe de la présence de l’hiver dans la ville Brésilienne. Moi qui pensais mettre une veste Goretex (Oui, bon je vais quelque peu dans l’excès). Ce n’est pas un mythe, le culte du corps est bien réel. Refait ou pas, là n’est pas vraiment la question. Je me sens quelque peu ridicule. Ipanema est vraiment superbe, la plage n’est ni désertique, ni bondée de monde, un juste milieu fort appréciable. Luis, un brésilien (si c’est pas cliché), m’explique qu’à chaque pause, après le travail ou l’école, les Brésiliens viennent ici … Effectivement, plus ça va, plus la plage se remplit. Plus loin, se trouve la succulente plage d’Ipanema, et la claque arrive .. WTF! C’est juste magnifique! Le sable fin avec la ville juste derrière. Comment rester de marbre ? En tout cas, pour moi, c’est inconcevable. C’est ici que je veux m’arrêter, peut-être que je reviendrais pour un couché de soleil, certainement même!

 

La magie de Rio : Un guichet pas comme les autres

La farniente s’achève tout doucement, l’occasion pour nous d’aller chercher nos places pour le match de football, se déroulant le lendemain. Nous sommes au Brésil, un passage obligé! Nous voilà devant l’énorme stade qu’est le Maracana … Futur stade de la coupe du monde, c’est gigantesque. Petite séance photos avant de se rendre au guichet. Les places ne seront en vente que demain matin, il nous faudra donc revenir.

 » Oi » !!! « Oi senor » rétorque Jonathan. Puis il crie « MIKA, il m’a filé deux places gratuites. Cette histoire est louche, une caméra cachée ? Non rien à l’horizon. Mais … mais … Ce n’est pas un ticket de foot mais un ticket pour le mondial de Judo … C’est pas une blague. Non tout semble bien réel. On entre donc par la grande porte, le tournoi est totalement gratuit. Quelques français combattent, l’ambiance est bon enfant et le drapeau français est de sortie. Un éclair de génie arrive … Mais et Teddy Riner, il combat pas ? Ce serait juste géant de voir notre héros national gagner la compétition au Brésil. Après confirmation, il combattra bien demain, en fin d’après-midi. Demain sera donc une journée bien remplie, prendre les billets pour le match de foot (aux alentours de 9h30/10h), faire une visite de la ville, puis revenir au Maracana. On va pas chaumer …

 

Quartier de Lapa : Que la fête commence

Le soir venu, on a le droit à un petit remontant (bon oui après s’être perdu dans le métro de Rio …). Lapa, quartier festif de Rio se trouve à 10 minutes de notre auberge. Une Caïpi? C’est ici qu’il faut venir. Samba, Capoeira, les animations du soir sont très nombreuses. Comme tout quartier connu, le prix d’une consommation varie du simple au double, mais en cherchant bien, vous trouverez votre bonheur pour moins de 3 euros. Attention, avec le dosage d’alcool, vous risquez d’être surpris. A titre d’exemple, mon cocktail devait avoir 1/10 de sucre de canne, 1/10 de citron vert et le reste n’est qu’alcool. Au bout du 4ème verre, je commence à marcher en diagonale. Personne n’est réellement sobre ici, la Cachaca coule à flot ! Plus loin dans la rue, des drôles de dames me prennent la main. Est-ce mon sex appeal se révélant être extraordinairement irrésistible, ou est-ce tout simplement des prostituées? Même avec 3 grammes dans chaque œil, je ne me trompe pas en optant pour la seconde solution. Je resterais sage.

 

Le début d’une longue journée

 

 

La nuit fût courte, mais impensable de ne pas se lever. Direction le Maracana, ça aurait été plus simple de planter notre tente avec une bouteille de Cachaca, pour faire passer le temps. 8h30, toujours la gueule de bois, 9h déjà parti. Le petit dej’ fut englouti à vitesse grand V. Hop dans le métro, plus de temps à perdre. De retour au Maracana, nous prenons donc nos places pour le match de football de ce soir, à 21h. Tout semble bien s’enchaîner, enfin d’un point de vue purement théorique. Hop, on monte dans le métro, mais le Corcovado ça se mérite … Car il est encore relativement loin de la station de métro la plus proche ( portant pourtant le nom évocateur de « Corcovado« ).

N’ayant pas assez de temps, nous prenons un taxi, mais ce ne fut pas la meilleure de nos idées, surtout d’un point de vue tarifaire. Je n’ai plus le montant en tête, mais je me rappelle avoir tiré la tronche une bonne vingtaine de minute. De plus, le chauffeur du taxi, nous soutenait qu’il n’y avait aucune solution pour redescendre, et qu’il fallait revenir avec lui. FOUTAISE !!!!! J’ai bien fait de ne pas lui faire confiance, des mini-bus ont été mis à disposition, nous descendant à cette fameuse station de métro.

 

La déception du Corcovado

 

 

Le Corcovado, enfin il est là! En pierre plutôt qu’en chair et en os, mais je m’en contenterais bien volontiers. Il nous faudra tout de même payer 50 Reais (soit plus de 16 euros) pour accéder au site. Je l’ai un peu en travers de la gorge, mais ne pas le faire aurait été un mélange de déception, de frustration et aurait donné un goût d’inachevé à ma courte visite dans cette splendide ville qu’est Rio. Une fois à son pied, mon sentiment est mitigé. Même plutôt négatif pour être honnête. J’apprécie plus la vue que la statue en elle-même. La statue, justement parlons-en ! Elle est belle et vraiment imposante, mais trop proche, impossible d’avoir une belle photo avec une perspective. De plus, avec la foule environnante, le plaisir est nettement diminué. Pour être honnête 30 minutes nous aurons suffient. Je pense qu’il faut le voir, mais ce n’est pas comme le désert de sel ou le Machu Picchu que je referais 2, 5 ou même 10 fois dans ma vie si j’en avais l’occasion. Le souvenir n’est pas amer, mais je pense que le Pain de Sucre me ravira un peu plus.

 

Le Pain de Sucre : Le souffle coupé

 

 

La transition est toute trouvée, puisque nous descendons avec le mini bus à la station de métro. Direction le pain de Sucre. 14.5 kilomètres séparent les deux spots. Manque de temps encore une fois, nous voilà à l’assaut d’un taxi. Le moyen de locomotion que je déteste, mais vu le temps imparti, le choix est bien mince. Les billets sortent encore une fois de ma poche … Impossible d’y échapper. Cette fois-ci, il faudra débourser 62 Reais (soit 20 euros). Ça a intérêt à envoyer ce Pain de Sucre …  Une fois en haut, grâce au téléphérique (compris dans le prix …), le goût du sucre est divin … La vue qui s’offre à nous est unique au monde. Je vois enfin ce pourquoi je suis venu. Je peux désormais le dire, Rio est une des plus belles villes du monde. Nous profitons de la vue, malgré notre course contre la montre, mais peut-on vraiment se dépêcher avec un coup de cœur grandissant ? Pour moi, c’est impossible.

C’est le moment que je préfère, rester stoïque, ne plus vouloir bouger. Mes yeux deviennent quelque peu humide, je ne me retiens pas. Rio et le Pain de Sucre me transportent. Rien ne peut perturber ce bonheur. Plus loin, j’admire la nature de cette montagne qui culmine tout de même à 396 m d’altitude. Cette homme rencontré dans le métro avait raison, s’ il y a bien une activité à faire à Rio, c’est bien le « Pao de Azucar ». J’approuve à 200 %.

 

Teddy Riner : Encore un couronnement pour le roi

 

 

C’est l’heure de partir, j’aurais tellement voulu faire un coucher de soleil ici. Mais un champion nous a donné rendez-vous dans moins d’une heure. Son nom ? Teddy Riner. Énième taxi … Grrr, heureusement que nous sommes presque à la fin de ce road trip.

Pour la petite histoire, c’est là que Riner avait gagné son premier titre en 2007, âgé de 18 ans. La finale se jouera face à un brésilien, son illustre adversaire qu’il envoie à chaque fois au tapis.  Lorsque nous pénétrons dans l’arène, l’ambiance est déjà énorme !!! Les Brésiliens ne veulent rater cela pour rien au monde. Nous avons du mal à trouver une place, finalement ça y est. Nous sommes bien seuls à crier notre dévouement pour cet illustre champion. A peine assis que les deux hommes sont déjà prêts à en découdre. SILVA ! SILVA ! SILVA ! Tel est l’hymne du stade. Nos grosses voix tentent de s’immiscer dans le brouhaha Brésilien, mais sans réel réussite. Plus le combat avance, plus le public Brésilien se tend. C’est le moment parfait pour se manifester, et encourager Teddy. Pas le temps de se déchaîner que Silva est déjà au sol. YESSSSSSSSSSSSSSS ! Le public applaudit tout de même la victoire de Riner. Un tel champion est obligé de faire l’unanimité. Je sors mon Reflex pour canarder Teddy, Jojo quant à lui part dédicacer son beau drapeau français.

Il est à 3 mètres de nous, une carrure impressionnante. C’est dingue de se dire qu’on est à Rio et qu’on voit le sacre d’un de nos plus grand champion. La chance se provoque mais tout de même. Je ne quitte plus mon Reflex, je parviens même à lui serrer la main. Enfin, lui m’a broyé la main, c’est un fait. Après ce moment sensationnel, nous quittons l’arène pour manger dans un boui-boui. Le seule avantage c’est que c’est bon marché.

 

Le Maracana est à nous

 

 

Deux heures plus tard, le match entre Flumi et Santos débute. Pas du tout le même spectacle … C’est sûr qu’après Riner, c’est difficile d’être attractif. Tout se passe en première mi-temps, avec Santos qui va inscrire très rapidement deux buts. Dans les tribunes, très peu de supporters (13 000 au total) dans cet immense stade, mais les tentions sont bien là. Je ne voyais pas les Brésiliens comme cela, mais dès qu’il s’agit de football, les esprits s’échauffent et la rivalité n’est jamais bien loin.

Nous nous éloignons, car c’est assez hargneux. Bombes lacrymogènes et projectiles sont de la partie. Les policiers interviennent rapidement et le calme refait son apparition. Ce n’était même pas un différent entre les deux clubs, mais un différent entre deux clans de supporters du club de Flumminense. La défaite leur font tourner la tête et perdre leurs esprits. Le match se termine, nous allons attendre un tout petit peu avant de mettre les voiles. 20 minutes plus tard, nous voici dans le métro.

 

Le départ est proche

L’épopée Rio est sur le point de se terminer, mais avant nous ne résistons pas à un dernier petit détour par Lapa. Demain matin, direction l’aéroport pour notre vol allant à Salavador de Bahia.

Après un réveil encore une fois bien lourd, nous sommes déjà sur la route. Taxi ? Trop cher. La meilleure solution étant bien entendu de demander aux locaux. Un mini bus nous emmènera directement à l’aéroport … Pour une fois qu’un plan se déroule sans accro, limite trop facile. Nous serons à Bahia en début d’après midi, dernière étape de ce road trip complètement fou.

 

 

 

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