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Volcan d’Osorno : Une route semée d’embûches

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Véritable galère, je ne comprends pas vraiment la carte qui trône d’abord à Valparaiso puis à la gare routière de Santiago. C’est à n’y rien comprendre … Nous souhaitons aller voir même de loin, le volcan d’Osorno. Je n’ai jamais vu un seul volcan de ma vie et il paraît que celui-ci est splendide. Mais où se trouve-t-il vraiment ? A côté de quelle ville ? Osorno ça me semble logique, la carte mentirait-elle ? Puerto Montt selon la carte ou encore Puerto Varas ?

 

Du retard à l’allumage

 

Je me prends la tête à deux mains, et me demande réellement si Turbus effectue le trajet jusqu’à Osorno. Initialement nous avions achetés, lorsque nous avions foulés pour la première fois le sol de Santiago, un billet en direction de Puerto Montt. Mais le volcan Osorno, c’est bien à Osorno non ? Bon, bon, bon …. C’est le même bus vraisemblablement pour Osorno. Au final et après mûre réflexion, nous irons à Puerto Varas, pourquoi ? Parce que ça semble encore plus proche selon la carte géante qui se trouve sur un des murs de la gare. Pas de changements de tickets ni de prix, les trois villes sont sensiblement proches.

Une fois dans le bus 14h nous attendent. Le prix ne me semble pas déraisonnable (20/22 euros). Jamais nous n’aurions pris des places dites « cama » pour s’allonger dans la totalité. Vous pouvez le faire si vous avez des problèmes de dos, c’est à peu près 40 % de plus que le prix du billet. Tout dépend de la durée du trajet et de la compagnie. Ce n’est pas dans mon éthique de voyage, qui me dit d’économiser un maximum pour ce genre de chose. Selon toute évidence, nous devrions arrivés relativement tôt. Une aubaine pour nous, car il faut se dépêcher. Sortir de la ville, prendre un ou plusieurs bus, marcher, voir ce fameux volcan avant la nuit, puis partir en direction de Puerto Montt. Ville où se trouve notre auberge de jeunesse.

 

Un retard qui s’accumule

 

Premier problème et il se trouve qu’il est de taille. Crevaison sur la route. Les Chiliens n’ont pas pour habitude d’aller changer leur roue, dans une station essence. Non, non et encore non, ils vont chez l’habitant ce qui nous offre un sacré spectacle. En même temps, je doute qu’à moins de 50 km se trouve une station essence. On est quand même dans un coin relativement paumé. 2h de retard, nous voilà bien … Pourtant j’ai vraiment envie de voir ce volcan de mes propres yeux. Nous voici enfin à Puerto Varas après une longue route. Un voyage épuisant. C’est dur de se dire qu’avec un retard, même s’il faut toujours le prévoir, vous pourrez rater quelque chose de grandiose.

Perdu, c’est le mot oui. Ici il n’y a rien. On est Dimanche donc rien n’est ouvert non plus. Les agences de voyages et les points d’informations ne nous ouvriront pas leurs portes. Tant pis, il va falloir aller au charbon et prouver à tout le monde, que mon espagnol est au top. Enfin, plutôt que j’arrive à faire une phrase convenable, c’est ça le but. Je découvre en descendant plus bas dans la ville, qu’il nous suffit tout simplement de prendre un bus …

Enfin un collectivo avec 15 places et 30 personnes à l’intérieur. C’est ça aussi l’Amérique du sud. Nous prenons place, non sans avoir englouti un sandwich histoire de ne pas avoir faim sur le chemin. Le bus nous dépose à une sorte de mini carrefour. Impossible de savoir quelle route emprunter. Fort heureusement, des panneaux sont là pour nous remettre dans le droit chemin.

 

Une vue sur le volcan, en attendant mieux

 

Le volcan semblerait être à plus de 15 km. Avant tout ça nous tombons sur un lac portant le nom de « Lago Llanquihoe », ce n’est pas Chiloe mais on s’en contentera. Un lac avec une couleur verdâtre fort sympathique. Le chemin est appréciable, mais il nous faut faire vite. Il est plus de 13h et toujours pas de volcan en ligne de mire. Il n’y a pas vraiment de choix … Marcher semble être la solution la plus viable pour avoir une vue descente de cette merveille. Quand nous avions planifier ce trip, rien ne laissait penser que nous ferions ce volcan, ou du moins tenterions de l’apercevoir, mais au fil du temps et quelques minutes sur internet nous aurons permis de l’avoir dans notre road trip. Encore 14 km semble indiquer ce panneau, nous l’apercevons … Vite quelques photos, on sait jamais cela sera peut-être la plus belle vue que nous aurons de ce volcan. Il apparaît splendide d’ici. J’ai promis quelques dédicaces et cette vue me convient parfaitement, à défaut de mieux dira t-on.

 

Au pied du Volcan d’Osorno

 

Après tout qu’à ton réellement à perdre ? Rien de bien notable. C’est donc parti pour une longue marche. On se fera sans doute pas les 14 km ( sans oublier le retour) en 4h, sans oublier qu’au Chili c’est pas toujours plat, mais au moins de s’en approcher. 2 puis 3, puis 4, puis 5 km de parcourus, on est plus dans la cambrousse et dans un état de résignation mais soit … Et comme souvent notre bonne étoile nous sauve. Oui le terme n’est pas exagéré, tellement c’était inespéré. Un Ranger se gare avec sa voiture … Nous pensons tout d’abord qu’il va nous dire de faire demi-tour, logique me direz-vous, nous sommes les seuls sur la route et cela peut s’avérer dangereux.

Son discours est tout autre. Je regarde Jojo … Je n’y crois pas. J’ai bien compris pourtant, son élocution était bonne et cela ne laisse pas place au doute. J’ai du mal entendre c’est pas possible, la fatigue me ronge sûrement. Difficile à croire, pourtant c’est bien ce qu’il me dit avec assurance. Il se propose tout simplement de nous emmener au pied de ce somptueux volcan niché à plus de 2500 m. Il doit faire sa ronde, il nous laissera 45 minutes à ses pieds, puis viendra nous rechercher pour nous déposer non loin du dit arrêt de bus. Que peut-on espérer de mieux ? Jamais je n’aurais ne serais-ce imaginer un tel scénario. J’ai du mal à réaliser, mais 30 minutes plus tard nous sommes au pied du volcan d’Osorno. Incroyable !!

 

La satisfaction d’un moment unique

 

Nous y sommes et une chose est sûre, il nous auraient sûrement été impossible d’effectuer ce trajet à pied. Le trajet est juste splendide, on en prend plein les yeux chaque seconde. La tête dans les nuages, mais les yeux rivés sur cette splendeur. Ca y est la mission a été effectué sans aucun accrocs … Oui bon, il est vrai que je suis quelque peu ironique pour le coup. Le vent souffle très fort, mais l’alterne pas le plaisir éprouvé. Une piste de ski a pris place, ce volcan n’est plus en activité.

Pourtant j’aimerais tellement le voir se réveiller … Que la nature reprenne ses droits. Je dois m’en contenter, ce qui m’arrive est déjà énorme. On peut voir l’étendue du territoire et le calme lointain. Seul le vent réussi à se frayer un chemin. Jamais je n’aurais pensé, tomber amoureux de ces lieux. Bien sûr, ça avait l’air superbe en photo mais cette symbiose entre les hauteurs, ce volcan et ce vent qui souffle de plus en plus m’envahit chaque minute. Une délectation qui va durer près de 40 minutes. C’est d’ailleurs 40 minutes plus tard notre chauffeur est de retour, jamais je n’ai douté de son retour au vue de sa gentillesse. Il fait parti intégrante des personnes dont j’aurais un souvenir impérissable.

Au Chili, du moins dans le centre du pays il n’y a pas d’arrêt de bus. C’est pourquoi, lorsque vous voyez le bus arriver, il faut juste lever la main. C’est ce que nous avons fait sans être particulièrement au courant. Au fil du trajet, les gens descendaient où bon leur semble. Pareil pour ceux qui voulaient prendre le bus. En revanche, l’inconvénient c’est que vous n’avez aucune idée de l’heure à laquelle il va passer. C’est une habitude à prendre dira-t-on. Nous n’avons pas croiser le moindre touriste, ça ne doit pas être un lieu qui fait rêver et pourtant … Il est 17h20, la nuit ne va pas tarder à tomber. Direction la supérette qui est encore ouverte pour s’hydrater et se restaurer. Nous avons déjà repérer un bus pour Puerto Montt, néanmoins on ne va pas trop tarder, si ces-derniers s’arrêtent à 18h ou 18h30, nous serons dans de beaux draps.

Une heure plus tard, nous sommes à Puerto Montt. Je demande au chauffeur de nous déposer au plus près de l’auberge, qui n’en est pas réellement une. 20 minutes de marche plus tard et après avoir loupé la rue par deux fois, on est face à l’auberge, enfin le numéro. Rien n’est ouvert. On s’arrête donc chez le voisin, pour lui demander son aide. C’est un ami, il l’appelle, la porte s’ouvre. C’est une maison d’hôte et nous sommes bien seul. 13 euros par personne. L’eau est tiède, les sandwichs sont prêts, la nuit va être bonne mais on risque d’avoir un peu froid (voir la photo ci-dessus avec le problème de fenêtre). Demain nous prenons la direction de la pointe sud du Chili : Punta Arenas !

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