A vos fourchettes, prêts, partez

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Voyager seul : Entre liberté et appréhension

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Vous devez être nombreux à vous poser la question, si voyager seul est véritablement une bonne idée. Vous n’êtes pas sans ignorer que cela comporte bien entendu plus de risques, qu’un voyage Club Med. Mais la sensation de liberté en vaut souvent la peine. Lorsque l’on y a goûté, il est alors difficile de s’en défaire. Alors comment passer ce fameux cap ? Comment prendre cette décision ? Un électrochoc est-il nécessaire ? Est – on vraiment seul ? Une flopée de questions qui ne restera pas bien longtemps sans réponse.

 

Avant le départ

 

Le voyage  commence bien avant l’arrivée sur la dite terre promise. Que ce soit à 2h, 10h ou 20h d’avion, la décision de partir seul n’est jamais vraiment anodine. Pourquoi a-t-on décidé un jour de partir seul ? Il y a souvent plusieurs raisons. Tout d’abord, la liberté. Voyager seul, vous apporte cette sensation d’être totalement libre, que vos décisions ne seront contestées par aucun. Pas envie d’aller quelque part, pas de problème, aucune concession.

Mais décider de voyager seul, peut aussi être une contrainte et un ras-le-bol. Vous savez lorsque vous proposez à des amis de partir avec vous et que le projet traîne. Souvent c’est votre meilleur ami (Et m****), mais vous n’en restez pas là, et demandez autour de vous … Encore raté. Cela m’est personnellement arrivé avant mon road trip aux Etats-Unis. Ça traîne et votre envie de partir n’a jamais été aussi pressante.

Du coup, vous avez envie de tout plaquer, quitte à tester une aventure, dont vous ignorez forcément les avantages et inconvénients. Pour bon nombre de gens, voyager seul demeure de l’impossible, mais pour d’autres, c’est la jouissance d’un voyage hors du commun, une expérience qui ne manque pas de piment. 

La vision d’un voyage solitaire nous est propre. Certains ont décidés de voyager seul, par manque de partenaire de voyage, d’autres pour vivre une expérience hors du commun, et voir leurs limites. Peut-être avez-vous également envie d’apprendre une nouvelle langue et pour ça une immersion est nécessaire. Voyager seul, ce n’est pas anodin, on se pose énormément de questions avant de franchir le pas. Car quoi qu’on en dise, il est énorme.

 

L’évasion, la liberté

 

Comme dit précédemment c’est une des raisons pour laquelle on choisit de voyager seul. Elle occupe nos esprits assez rapidement. Il est bien entendu certain que sans elle, nous partagerions volontiers notre voyage. Je ne dis pas qu’en couple, elle n’existe pas, mais elle est moindre. Vous choisirez votre route de A à Z, sans la moindre contrainte imposée, le vent de liberté est là.

N’avez-vous jamais été frustré de ne pas voir, de ne pas pouvoir faire un saut à l’élastique (exemple parmi tant d’autres), tout simplement car votre partenaire, ou compagnon de voyage n’était pas du même avis ? Car même si vous pouvez vous séparer le temps d’une journée, vous décidez souvent de faire une croix sur cette activité, et de changer vos plans. Lorsque vous êtes seul, c’est bien plus spontané. Et le choix de la destination ne sera pas non plus une prise de tête.

 

Pourquoi ne faut-il pas repousser son départ ?

 

Vous espérez sans aucun doute, que vos amis, vos proches changent d’avis, et que dans un élan de folie on vous accompagne pour le meilleur et pour le pire. RATE ! Ceci n’est que pur fantasme dans 90 % des cas. Plus on repousse, plus l’envie de ce voyage fout le camp. Si vous n’avez pas encore l’habitude de partir seul, vous aurez tendance à attendre encore et toujours. Au final, où êtes-vous ? Vous êtes encore à la maison, en train de regarder les dernières photos que viens de poster National Geo. Aussi belles soient-elles, vous auriez sûrement préféré faire les vôtres. Cela peut même vous entraîner dans une mini dépression. Alors que, soyons honnêtes, auriez-vous ce même état d’esprit loin de votre zone de confort et sans routine ? Je ne le pense pas. Partez, vous verrez que vos amis regretteront de ne pas être partis avec vous.

 

La débrouillardise comme leitmotiv

Impossible de revenir d’un voyage solitaire, sans avoir développé sa débrouillardise. Seul vous ne pouvez pas crier à l’aide, seul vous êtes livrés à vous-même. Que ce soit dans une grande ville, dans les montagnes, dans la brousse, vous n’avez pas le choix. L’appel à l’aide est quasiment inutile. Qui a déjà voyagé seul et n’a jamais eu de galères, petites comme grosses ? Impossible. Seul, vous êtes bien plus spontané. La situation, aussi compliqué qu’elle soit, sera la vôtre et vous n’avez plus le choix. Il faudra donc redoubler de vigilance, ne pas foncer tête baissée.

 

Voyagez-vous vraiment seul ? 

Question qui mérite réflexion. Ce choix n’est pas simple. En effet, vous partez seul mais une fois sur place, combien de temps le resterez-vous? Plusieurs de mes expériences m’ont amené à penser que NON, nous sommes rarement seul dans un voyage. Et si nous restons seul durant un long moment, c’est que nous en avons fait le choix. Aux Etats-Unis, durant mes différents trips (3 mois et 15 jours), j’étais seul car je l’avais décidé, et lorsque je voulais me rapprocher de la population, comme à New Orleans, New York ou à San Francisco, j’ai toujours trouvé des compagnons de voyage. L’auberge de jeunesse est un vivier extraordinaire pour rencontrer d’autres backpackers. Je ne vais pas vous mentir, en vous disant que l’anglais est une vraie valeur ajoutée, qui m’a permis de faire des rencontres exceptionnelles.

Mais ce n’est pas la seule fois où des rencontres sont venues se mêler à mon voyage. En Turquie, pour le début de mon trip, je ne suis pas parti seul . Pour Istanbul, ma copine Julie m’accompagnait, et j’ai ressenti un petit manque lorsqu’elle est repartie. Mais mon désir d’évasion à vite repris le dessus, dès que je suis monté dans le bus en direction de la Cappadoce. Pourquoi ? Et bien parce qu’à la gare routière d’Istanbul, j’ai rencontré des Argentins, Suisses et Américains. Les rencontres sont plus faciles lorsqu’on est seul, car l’on paraît plus accessible. Par la suite, j’ai partagé ma route avec Chet qui venait de Taiwan, Andrea de Toronto, ainsi que Max et Etienne qui étaient quant à eux de Québec.

Preuve ci-dessus, que si vous en faites le choix et que votre sociabilité est d’un niveau convenable, vous ne serez pas seul bien longtemps. Les autres voyageurs sont comme vous, même si leur mentalité de voyage peut être différente. Ils sont désireux de faire des tas de rencontres, car c’est souvent ce qui conditionne votre voyage, et lui donne son impulsion. Evidemment, on peut dans ce cas, éventuellement s’attacher et changer nos plans. Pourquoi pas après tout, ne dit-on pas que c’est lorsque rien est prévu que tout est possible ?

 

L’appréhension et sa disparition 

L’appréhension, vous savez ce phénomène, également appelé peur qui vous terrorise et vous empêche de vivre vos rêves les plus fous. Elle est légitime car on se lance dans une nouvelle aventure, qui bien souvent nous semble impossible. Pourquoi ? Et bien tout simplement, car on quitte sa zone de confort, mais pas seulement. Cette expérience semble inaccessible. Gérer tout de A à Z, comment vais-je faire ? Mais une fois lancée, tout devient plus simple. Tout le monde ne peut pas voyager seul, mais avant mes divers voyages solitaires, on m’aurait posé la question : « Mike, penses-tu avoir le profil pour voyager seul ? « . Ma réponse aurait probablement été : « Jamais de la vie … Je tiens trop à mon confort. Les gens qui font ça, sont vraiment fous et ne se rendent pas compte du danger ». Oui quelque chose dans ce style, et pourtant aujourd’hui je suis fière d’être un fou. Cette folie fait désormais partie de moi, et n’est pas prête de me quitter. (Encore que 2 ans plus tard les choses ont changées).

 

Mais moi je suis une fille …

Voyager seul est souvent une question de cran. Ce n’est aucunement une question d’être un homme ou une femme. Au cours de mes voyages, j’ai pu m’apercevoir que certaines filles en avaient dans le pantalon, pour tout vous dire. Car non, il ne faut pas être complètement abrutie ou encore irréfléchie en tant que femme pour se lancer dans une aventure telle que le voyage en solo. Il faut juste avoir cette passion qui nous anime tous. Comme pour un homme, voyager seul comporte des risques et probablement, faut-il être encore plus vigilante dans des pays comme l’Inde, la Turquie. Pour cela il est naturel de ne pas oublier certaines choses, à savoir :

Ne jamais sortir seule le soir, les rues souvent désertes et mal éclairées pourront vous donner froid dans le dos. Surveiller vos affaires et votre verre. Si vous vous absentez, il est probable que certaines personnes s’amusent à mettre quelque chose dedans. Pour le reste, il faut se fondre dans le décor, et ressembler le moins possible à une touriste. Le respect des traditions est également très important, même s’il y a des choses que vous ne tolérez pas, acceptez-les. Enfin, inscrivez-vous sur Ariane (sur le site du ministère des affaires étrangères), pour prévenir de sa présence dans un pays, surtout si il est dit « dangereux ». Cela permet, lorsque vous effectuez un voyage ou une mission ponctuelle, de vous signaler gratuitement en tant que français (si des problèmes survenait dans le pays) et vous donne des conseils sur les « zones à éviter » etc… Ce discours vaut également pour les hommes, car comme dit précédemment, pour moi voyager seul n’est pas une question de sexe mais plutôt de tempérament et de passion.

 

Une expérience inestimable

 

Homme ou femme, voyager seul est une expérience inestimable. Il faut en être capable, et ne pas laisser les autres vous mettre les bâtons dans les roues, avec ce discours connu de tous : « Olala jamais je ne pourrais, tu vas mourir non ? ». Cela pourrait être pour vous, l’expérience d’une vie et développer votre passion de voyager. Oui, cela comporte des avantages et des inconvénients, mais lorsque l’on revient, dans la majorité des cas, on oublie bien vite les aspects négatifs. On en ressort plus fort. On se redécouvre sous un jour nouveau, avec des qualités, des ressources insoupçonnées. Mais ne l’oublions pas, également quelques faiblesses. Faiblesses qui seront nécessaire dans notre avancée.

Néanmoins, je vais nuancer un peu mes propos. Car bien évidement, des avantages peuvent être trouvés si vous voyagez à plusieurs, comme le partage. Il sera plus important et vous aurez la satisfaction de donner un peu plus. Les fous rires accompagnent vos déplacements, surtout quand vous ne parlez pas la langue. Si cela se passe bien, un rapprochement est alors inévitable. Par exemple pour les couples, mais il faut trouver le partenaire idéal. Avoir une symbiose pour que personne ne subisse le voyage.

Cela peut consolider une amitié ou  solidifier une relation, on en ressort plus fort. Nous ne pouvons pas partager une aventure avec n’importe qui, surtout si la mentalité de voyage est différente. Vos anecdotes les plus folles, vous les vivez ensemble, et c’est une histoire, des souvenirs que vous partagerez à vie avec cette personne. Par exemple, la déception de Torres Del Paine fut avalée plus rapidement avec Jonathan, mon meilleur ami. Ou lorsque je me suis rendu à Cinque Terres, avec Julie. Tout est une question de choix.

Nous avons campé dans les hauteurs , sans sac de couchage et sans matelas. La température était proche de zéro, et le vent soufflait. Le montage de la tente restera inoubliable et je ne parle même pas de l’attente près de la gare.  Seul j’aurais peut-être fait autre chose, pris un hôtel, changé mes plans. A deux, les galères se partagent. L’autre est là pour vous booster et on se sent parfois plus fort s’il y a complémentarité dans le duo bien sûr. Mais je reste convaincu que je ne peux partir qu’avec peu de personnes dans mon entourage.

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1 Commentaire

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5 janvier 2016

[…] à croire, surtout après mon article : Voyager seul. Mais j’ai décidé depuis peu de partager mes voyages. Mes voyages solos ne sont pas pour […]

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