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Le Perito Moreno : Une escale glaciale

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Un autre rêve vient pointer le bout de son nez. Bien que beaucoup plus récent dans mon esprit, cet immense glacier ne me laisse pas indifférent. Impossible pour moi de faire l’impasse et de le snober. Lorsque j’ai confectionné ce road trip, le Perito Moreno fut comme une évidence. Une découverte photographique d’abord. Dans mon imaginaire, le Perito Moreno avait laissé entrevoir la perfection glaciale. A la veille de mon anniversaire, il constituait un bien beau cadeau.

 

Goodbye Ushuaïa, enjoy El Calafate

 

Arrivés à l’Aéroport un peu avant 23h. Surprise sur les taxes d’Aéroport, le prix ne les incluait pas. Ce qui est monnaie courante en Argentine … Peu de monde ici, seulement les personnes présentes sur notre vol. L’excitation sur nos visages. Ici, plus de bus pour rejoindre le centre-ville, il est bien trop tard. El Calafate n’est pas une ville hors norme mais juste le point central de plusieurs merveilles se situant non loin. Le Perito Moreno, le glacier d’Upsala mais aussi le Fitz Roy à 3/4h de bus. Le taxi est alors notre seule solution.  Enfin, il en existe bien une autre. Marcher comme à Ushuaïa, mais le froid et le manque de repère auront sûrement raison de nous. Notre quête de taxi commence donc.

Mais notre but est toujours d’économiser un max d’argents. Pour cela, la stratégie est assez simple. Je ne sais pas si vous connaissez la rue Mouffetard et ses restaurants touristiques dans la capitale Française, mais nous allons reproduire la stratégie à l’identique, à savoir le racolage. Celui-ci sera certes moins barbant, mais un poil plus efficace. Au bout de deux minutes, c’est gagné. Deux Brésiliens acceptent de partager les frais de taxi avec nous. Tout le monde va au même endroit, c’est l’avantage.
Natif de Rio de Janeiro, ils restent bouche bée … Pourquoi ? Tout simplement car c’est la première fois qu’ils voient de la neige. Pour nous, habitués, c’est assez drôle. 30 minutes plus tard, nous voici à l’auberge de jeunesse America Del Sur, qui nous a coûté tout de même 18 euros. Oui, vous n’êtes pas sans savoir que le sud de l’Argentine n’a pas que des bons côtés. Le portefeuille effectue un régime quasi instantané. La fatigue commence à se faire sentir, mais la faim est encore plus présente. A notre arrivée, le check-in se passe bien. En faite, il n’y a que ce-dernier qui se passe comme prévu. Le reste c’est un peu le bordel. Toutes mes espérances sont réduites. Le bus devant nous emmener au Perito Moreno est full de chez full. Tout comme les places pour le Ice Hiking tour (marche près du glacier avec crampon).

 

Le début de l’incertitude

Aucune certitude, il est trop tard pour appeler. Mais nous sommes en basse saison et la chargée d’accueil nous assure à 99 % qu’il doit rester quelques places. Il faut juste s’y rendre relativement tôt. Nous ne pensions pas qu’une réservation était nécessaire. Le cadeau que je m’étais infligé fort volontiers est en train de prendre le large. Heureusement, nous avons une solution de recours. Il semblerait que le taxi, peut encore nous sortir de ce pétrin. Le prix ne serait pas loin de celui du bus, si nous trouvons encore une fois, un voir deux partenaires de voyage. La recherche porte ses fruits, un anglais peu téméraire et avec une mentalité de voyage bien éloignée de la nôtre, nous accompagnera.

Son lettmotiv à lui, c’est plus claquer du pognon sur la côte méditerranéenne ou faire la fête à Ibiza. Je me demande encore ce qu’il est venu foutre ici. Il me vante le tour en hélicoptère à Rio quand je lui demande ce qu’il ne faut pas rater dans la ville Brésilienne. C’est sûrement somptueux, mais sur le coup je ne peux m’empêcher de rire. Il y a sûrement mieux à faire et d’autres choses à voir, que de cracher autant d’argent dans un tour en hélicoptère. Après tout, il nous fera économiser pour demain, c’était le but.
Mon ventre commence réellement à crier famine. Nous retrouvons Christian et Emilie, un couple Suisse que nous avions rencontrés au Chili, il y a une semaine. Des retrouvailles bien sympathiques. Nous partagerons le repas ensemble, en discutant de nos aventures.

Ils ont réussi à faire Torres del paine, sans un temps pourri et avec un brouillard totalement absent. Je ne jalouse pas, je suis vraiment heureux pour eux. Notre festin du soir, 1 kg de riz, ayant transité dans l’avion depuis Ushuaïa. En plus, on a de la sauce, que du luxe ! Il faut juste que ce maudit français ne prenne pas les 6 plaques de cuissons et ça pourrait bien se passer … Cette nuit c’est sûr, notre repas ne sera pas évacué pour une satisfaction des plus totale, il laissera plutôt place à une bonne vieille constipation, ponctué d’une envie de dormir instantanée. Le kilo de riz pas été fini, hop c’est dans les boîtes, jusqu’au prochain repas.
6h le réveil sonne. Notre Britannique bon chic, bon genre est au rendez-vous. Au moins, nous n’aurons pas à l’attendre. Le taxi arrive, j’ai hâte de savoir s’il y a encore de la place. Nous voilà au début du parc national Los Glaciares.
Nous nous acquittons des frais d’entrées et le rendez-vous est pris. Un bateau nous emmènera au pied de cette immense glacier. Il a revêtu sa tenue de gala. Le temps est splendide et le soleil vient se mêler à la découverte. Sur le bateau, je deviens l’espace d’un instant, un touriste lambda. Mon Canon eos 550 D ne s’arrête plus, le mode rafale est enclenché. Je ne sais pas encore pour le tour, mais je suis déjà surexcité, niveau nature j’ai rarement vu quelque chose d’aussi beau et imposant.

 

La fin d’un mini stress

 

Bingo! Il reste des places, le jour de gloire est arrivé, contre nous … Oups je me lâche. Il faut dire que c’est inespéré, ce plan se déroule sans accro. Avec Jojo, nous lourdons volontairement le jeune Anglais, on le reverra plus tard dans le taxi. Sa demande incessante de photos, ayant eu raison de ma patience. C’est l’heure, il est désormais 9h. Enormément de groupes se forment, des 10, 20 et même parfois 30 personnes. J’ai horreur de ça, mais il faut bien se plier aux règles. La division est faite selon la langue parlée. Anglais ou Espagnol, certains n’en parlent aucune, dommage pour eux. Une petite marche avant d’enfiler les raquettes. Les pieds sont maintenant un peu plus lourd.

Certains et surtout certaines sont venus avec des chaussures de villes. Je demande si leur réflexion a un jour existée … ? C’est original me direz-vous.

 

Ice Hiking Perito Moreno

 

La montée se fait petit à petit, le rythme se veut relativement lent. Remarquez le groupe est tout sauf sportif, le tour est beaucoup plus axé découverte. Cela nous permettra d’admirer le paysage et de contempler chaque seconde ce glacier. Ce tour est vraiment plaisant et le guide nous raconte pas mal d’anecdotes. Comme par exemple : Le Perito Moreno est un des seuls glaciers du monde a avancer, parcourant deux mètres par jour. Sa hauteur est de 170 m, dont la majeure partie se trouve sous l’eau. A la différence d’autres glaciers qui subissent un effondrement de pans de glace, le Perito Moreno, lui, détache des immenses blocs de glace. La première rupture de glace ayant eu lieu il y a près de 100 ans, en 1917. Enfin, le nom vient de l’explorateur Francisco Moreno.

Perito voulant dire expert. Il a étudié la région au 19ème siècle et a joué un rôle prépondérant dans la défense du territoire argentin ainsi que dans les discussions pour la délimitation de la frontière avec les voisins Chiliens. Ce monument me passionne et j’ai bien l’impression que ce n’est que le début.

Le mini trek ne dure qu’1h30, je ne vais cependant pas bouder mon plaisir, même si j’aurais aimé un poil plus long. Marcher sur la glace, c’est quelque chose d’inexplicable. On a beau taper du pied, rien n’y fait, cette glace est faite pour durer. A la fin du tour, on nous offre un whisky, bas de gamme mais un whisky tout de même. Les glaçons sont maison, c’est le petit plus. Le tour se termine, tout le monde a l’air heureux, sauf celle ayant mis des chaussures avec des mini talons. Elle suffoque et tombe dans les pommes. Pourtant, cela n’avait rien déprouvant. Bref, je préfère admirer le glacier. Je m’empresse de faire une dédicace à Marie-Elodie, c’est grâce à elle que j’ai connu Diego, mon nouvel ami de Salta. Quel lieu serait plus féérique ? Pour moi, il n’y en a pas.
Notre journée n’est pas terminée, le riz nous redonnera la patate (oui bon ça va hein).

 

La dernière vue du glacier et un nouveau départ

 

Au retour, on arrive à voir un profil différent du Perito Moreno, pas moins beau mais différent. Le taxi,qui nous attendait pendant plus de 3h, nous amène désormais au Mirador. L’Anglais semble avoir froid, pas vraiment enclin à y aller. Malheureusement pour lui, notre avis n’est pas le même. Il attendra un peu avant de se réchauffer à l’auberge. 1h passe, 2h … Oui je veux voir chaque aspect de ce glacier, avec un point de vue tout simplement magnifique. On bouffera de l’escalier, mais ça en vaut vraiment la peine. Impossible de rester de glace.
Debrief fait dans le taxi avec Jonathan, rien à dire cette journée fut succulente et au final, le taxi ne nous a coûté que 8 euros de plus que le bus. La liberté de rentrer plus tard, et le confort en plus.
Nous n’avons plus beaucoup de temps avant notre prochaine étape. Juste le temps pour nous, de faire nos sacs. Il est 19h, autant être en avance à l’aéroport pour éviter de se lancer dans une course contre la montre.
Ce soir, nous reprenons l’avion direction Buenos Aires. Je ne sais vraiment pas à quoi m’attendre. Une chose est sûre, je vais peut-être enfin tomber la veste ! Arrivée prévu à 23h55. Sylvain sera là pour nous accueillir.

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