L’étrange voyage de Mike : Le besoin d’être deux
6 13 septembre 2015
Février et ses vacances. Le moment est venu de partir. A peine le temps de faire un arrêt à l’appart, il est déjà 21h15, direction la gare pour prendre mon bus direction Londres. De là, démarrera mon road trip à travers l’Autriche. Pour la première fois la solitude me pèse, le second maillon est manquant. Julie travaillant, ne me rejoindra que lors d’un weekend. Un manque évident ! C’est comme si j’avais laissé une partie de moi. Comment ais-je pu en arriver là ?
Des automatismes qui ne viennent plus
J’embarque dans ce bus, mais rien à faire je n’arrive pas à être content comme je le suis d’habitude. Je regarde Julie du coin de l’œil. C’est sûr, je pars seul. Elle me rejoindra dans une petite semaine, mais débuter un road trip seul n’est pas simple pour moi dans l’état actuel des choses. Qui l’eu cru ? Même pour Lustucru c’était inconcevable, c’est vous dire. J’ai du mal à m’endormir, moi qui d’habitude ne tarde pas à tomber dans les bras de Morphée. C’est peut-être dans d’autres bras que j’aimerais me retrouver … Bref, j’arrive péniblement à destination avec un retard, et je rate mon avion. Payer un supplément pour prendre le vol suivant, toutes ses péripéties m’embêtent au plus haut point. Des galères qu’auparavant j’affrontais seul sans aucun problème, désormais je prends un peu moins de plaisir.
Mais là n’est pas le plus important. Je me rends « enfin » compte que voyager seul sera peut-être plus difficile maintenant. J’y arrive mais mes automatismes ont du mal à revenir. Sous la pluie d’Innsbruck, je me dis qu’il faut bien que je bouge, je profite. Mais dans un coin de ma tête, je n’ai qu’une hâte, être samedi pour partager Vienne avec Julie.
La nature me réconforte
Ce n’est pas nouveau, plus je vieillis et plus je me nourris de cette nature qui nous entoure. Je la trouve somptueuse et je m’en délecte à chaque seconde. Pourtant un pur citadin et actuellement parisien, mes premiers road trip ont été dans d’immenses villes américaines. Mais mes expériences au Mont Blanc, en Amérique du Sud, en Corse, m’ont permis de m’apercevoir que c’est dans les grands espaces que je me sens le mieux.
J’arrive à oublier un peu ce manque qui me donne parfois la boule au ventre. Depuis le Fenner me permettant d’admirer la chaîne de montagne autrichienne, le temps semble s’arrêter. Ce petit moment de répit me fait le plus grand bien et les deux heures de marche qui suivent également. J’aimerais qu’elle m’accompagne. Où est-elle en ce moment ? Que fait-elle ? Des questions qui continuent de trotter dans mon esprit, à une vitesse vertigineuse.
Je regagne mon bus me ramenant à Salzbourg. Plus que deux jours et notre duo se reformera à nouveau. Flâner dans les rues de Vienne, goûter les spécialités culinaires de la capitale Autrichienne. Mais avant ces retrouvailles, il me faut combler ma dernière journée avec la visite d’Hallstatt, il y a pire !
Un jour J attendu comme jamais
4h du matin … Et là, vous vous dites que j’ai du mal à me réveiller ? Et bien pas du tout. Je me lève frais comme un gardon, enfin je joue un peu sur les mots, car j’ai tout de même un peu de mal. Un train m’attend pour Vienne avec une arrivée prévue à 8h04. Julie quant à elle sera déjà dans l’avion pour me rejoindre deux heures plus tard. Un large sourire s’affiche sur mon visage pendant tout le trajet, impossible de dormir malgré la fatigue.
Je l’attends dans l’auberge de jeunesse qu’elle a pris soin de réserver. Elle est là !! Enfin. Comme à mon habitude, je ne fais jamais les choses comme il le faut, mais cette maladresse fait peut-être mon charme. Je me trompe de quai et elle m’appelle. Elle est en face, avec un large sourire. J’aimerais traverser les voies, mais mourir après une telle attente serait quelque peu stupide.
J’ai l’impression que cela fait un mois. Je me rends compte qu’elle est dans le même état que moin heureuse et soulagée de me retrouver. Le weekend fut magnifique. Les automatismes du voyage à deux sont revenues rapidement et simplement, comme si c’était devenu une évidence pour moi, pour nous.
La complémentarité d’un couple. Tout cela est venu très rapidement, et personne ne pense s’en plaindre. La passion du voyage, la découverte culinaire, la curiosité … un lien très fort qu’il est difficile de briser.
Était-ce mon dernier voyage en solo ?
Il ne faut jamais dire jamais. Cependant ma carrière de voyageur solitaire semble derrière moi, écourté par un sentiment assez fort et arrivé sans que je m’y attende. Il est en effet peu probable que je continue à voyager spontanément tout seul. La question mérite d’être posée. Mais nous essayons tant bien que mal de faire coïncider nos emplois du temps.
Est-ce que je le regrette ? Pas le moins du monde, et pas besoin de grande réflexion pour répondre à cette question. Pour moi ça sonne comme une évidence. Le voyage « solo » est derrière moi, et fait parti intégrante de mon histoire. Mais le futur se fera à deux, c’est devenu une certitude.
Les projets ? Les voyages ? Nous en avons plein la tête, il faut juste que nous concrétisions tout cela. nous verrons bien. L’avenir nous le dira mais nos envies sont souvent les mêmes et ça, c’est un vrai plus !
6 Commentaires
Nathalie ( blog Mosaïques)
16 septembre 2015
Belle déclaration d'un amoureux!!! Je comprends très bien ce besoin de voyager à deux quand on est si bien ensemble! Le partage d'une passion est magnifique dans un couple! Bonne et longue route à deux!
Mike
17 septembre 2015
Merci beaucoup. Effectivement le partage comme je l'explique fait parti d'un gros changement pour moi. On peut partager certaines choses au retour, mais là ça nous appartient.
Marjo
7 janvier 2016
qui l'aurait cru.. Mika accro :-) certainement pas moi :-)
vous formez un duo au top :-) et quel plaisir de vous suivre...
bisous a vous 2
Mike
7 janvier 2016
Il y a un temps pour tout dans la vie, voilà tout :)
J'espère qu'on ira loin, très loin.
Julien
9 janvier 2016
Hello,
Bel article ! Je ne peux que te comprendre ! J'ai beaucoup voyagé seul pour mon travail et privé. Depuis maintenant 3 ans mes déplacements se conjuguent au pluriel, a 2 puis 3 comme te le disait Morgane sur Favebook... Il m'arrive encore de voyager seul quand les destinations ou le timing ne jouent pas en notre faveur. Là je suis à l'aéroport de Niamey, j'attends mon vol qui me ramènera auprès d'elle. Des déplacements seuls sont prévu pendant 6 semaines, hâte que ça passe... Seul ce n'est plus pareil, le manque de motivation est évident... Vivement février que l'on reprenne nos voyages en famille...
Mike
9 janvier 2016
Je comprends complètement ton point de vue, tu ne peux pas savoir. J'ai compris ça quand j'ai pris seul le bus pour Londres, pour ensuite aller à Innsbruck. Je n'avais plus mes automatismes. Avant seul j'arrivais à passer 20h dans le bus, en m'occupant etc. La ca devient vraiment compliquer. Puis j'avais un peu l'impression de subir mon voyage. Seul la nature m'a aidé à combattre la distance.
Les emplois du temps on connait ça, on veux partir fin février, mais les obligations nous ramènent à la réalité. Plus rien de certain du coup.
Donc si j'ai bien compris, Février est un bon mois :) J'espère que ça va également se décanter pour nous.
Bonne route à vous 3 :)